Le braconnage du corail rouge s’intensifie à El-Tarf

Le braconnage du corail rouge continue sur la côte est algérienne. Les gardes-côtes opèrent régulièrement des saisies d’importantes quantités des produits de cette pêche illicite. La dernière prise de ces vigiles de la côte algérienne remonte à jeudi. Dix-neuf kilogrammes de corail royal destinés à la contrebande ont été découverts dans un hors-bord au niveau de la station maritime d’El-Kala (El-Tarf). Cette saisie a été opérée alors que les contrebandiers préparaient à faire passer de l’autre côté de la frontière ce corail royal très demandé sur le marché régional et international. A cette prise s’ajoute également la saisie d’un important lot d’équipements utilisés par les contrebandiers, qui ont réussi à prendre la fuite à la faveur des accès difficiles caractérisant cette région montagneuse. Parmi ces équipements figuraient notamment 10 tenues de plongée sous-marine, autant de bouteilles d’oxygène, des groupes électrogènes et des filets de pêche. Les braconniers redoublent de férocité en tentant de tromper la vigilance des gardes-côtes en usant de toutes sortes d’artifices. Mais les saisies se multiplient dans la wilaya d’El-Tarf, cible privilégiée des contrebandiers en raison de la richesse de ses côtes en corail rouge et de sa proximité avec la frontière tunisienne. Il y a une dizaine de jours, une quantité de 30 kg de corail destinée à la contrebande a été saisie à El-Ayoune, dans la même wilaya. Depuis le début de l’année, quelque 300 kg de corail, pêché de manière illicite, ont été saisis à El Tarf. Le trafic est encore plus inquiétant au niveau national. Les quantités de corail saisies chaque année, opérées par les différents services de sécurité, se chiffrent en tonnes. La plus grande prise réalisée cette dernière décennie a été opérée en 2000, au niveau de la plage La Caroube d’Annaba, où quelque 2 tonnes de corail ont été saisies. Les services de sécurité ont mis la main également sur les membres d’un important réseau de trafiquants, dont trois Italiens. Pour protéger cette espèce menacée, l’Etat algérien a interdit, en 2001, sa pêche. Mais le braconnage ne s’est jamais arrêté. Le gouvernement actuel décide donc de changer de stratégie. Il prépare ainsi un texte réglementaire qui autorisera à nouveau la pêche du corail rouge. Une pêche qui sera strictement réglementée et contrôlée dans le but d’éviter tout excès et de mettre fin au braconnage. Cette levée d’interdiction annoncée pour bientôt a été accueillie favorablement par les marins pêcheurs. Pour eux, c’est la meilleure manière de lutter contre le braconnage de cette ressource.
S. Baker
 

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