Le Maroc achète du pétrole produit au Kurdistan sans l’accord de l’Irak et pourrait le revendre à Israël
Le Maroc semble trouver un malin plaisir à participer à la déstabilisation de certains pays arabes, pour des raisons qui restent à identifier. Après avoir envoyé toute une légion de djihadistes qui se comptent par milliers renforcer les rangs des groupes islamistes en Syrie, contribuant ainsi à disloquer ce pays, aujourd’hui à feu et à sang, le royaume adopte, en effet, la même attitude avec l’Irak. Ce dernier, qui est actuellement, au bord de la guerre civile, se dirige inexorablement vers la partition avec le conflit déclaré opposant sunnites, chiites et Kurdes. Le Maroc n’éprouve aucun scrupule à recevoir dans l’un de ses ports un pétrolier battant pavillon kurde, Ship Kurde, avec un million de barils de pétrole à la recherche d'acheteurs. Cela se passe au moment où les tentations indépendantistes des populations kurdes se font les plus insistantes, nourries par un climat de guerre généralisée qui pointe pour l’Irak. Comme le pétrole est au cœur des convoitises, une guerre larvée oppose les populations kurdes à l’Etat central irakien pour le contrôle des richesses pétrolifères du Kurdistan irakien. En accueillant le pétrolier kurde dans un de ses ports, le Maroc renforce indirectement les visées séparatistes kurdes. Certes, le Maroc a besoin de pétrole et de gaz, lui qui en est dépourvu, mais de là à aller jusqu’à encourager la partition d’un pays arabe, faisant partie d’un espace géopolitique auquel il est censé appartenir, il y a un pas que rares sont ceux qui pourraient être tentés de franchir. Le pire est peut-être à venir, puisque ce pétrole mis en vente au Maroc par la compagnie kurde pourrait atterrir en Israël. Le brut kurde est transporté par pipeline du Kurdistan vers le port turc de Ceyhan, sur la côte méditerranéenne, port à partir duquel il est exporté. Pour les autorités kurdes, l’Etat hébreu semble être un acheteur potentiel, selon certaines sources, qui notent que des intermédiaires se chargent d’acheter le pétrole irakien pour le revendre à Israël. Avec l’accostage du navire kurde, le Maroc se place-t-il déjà comme le courtier recherché pour écouler le pétrole kurde auprès des Israéliens ? Tout porte en tout cas à le croire, sinon qu’est-ce qui expliquerait la présence du pétrolier dans les eaux marocaines ? A travers son attitude, le Maroc porte ainsi un coup d’une lâcheté ravageuse au peuple irakien qui lutte pour sauvegarder son intégrité territoriale.
Amine Sadek