Agression israélienne : des imams appellent à manifester à Alger
Des imams ont appelé à manifester ce vendredi, après la grande prière, pour protester contre les bombardements israéliens contre les populations civiles de Ghaza, qui ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés. Ces appels lancés à travers les mosquées font écho à la vague de protestation qui se répand dans tous les pays arabes et musulmans. Les initiateurs de ces appels souhaiteraient certainement avoir l’autorisation pour organiser des manifestations qui restent soumises à une gestion rigoureuse, alors que ce type d’action est carrément interdit dans la capitale. La seule exception a été tolérée en janvier 2009, à l’occasion de la journée de solidarité avec Ghaza, où des milliers d’Algériens avaient exprimé leur colère contre les exactions meurtrières de l’armée israélienne contre le peuple palestinien. Profitant de cet élan de solidarité avec les Palestiniens, des groupes islamistes avaient réussi à s’y engouffrer et à tenter d’imposer leurs slogans politiques. Ce risque d’infiltration islamiste est toujours de mise, d’autant plus que le MSP, tête de pont de la mouvance islamiste légale, a déjà commencé le travail, en multipliant les déclarations de condamnation de l’agression israélienne et à en faire son cheval de bataille. Dans sa dernière déclaration, le mouvement dirigé par Abderezzak Mokri demande au gouvernement algérien d’assumer ses responsabilités, en menant des actions aux plans régional et international pour arrêter l’agression. Il appelle, à cette occasion, la classe politique et la société civile algériennes pour se mobiliser à la base et exprimer par différentes voies une solidarité active avec le peuple palestinien. Pour rappel, la direction de ce parti islamiste s’est à plusieurs reprises impliquée dans des actions ostentatoires en faveur de la population palestinienne et du mouvement Hamas. En mai 2010, le parti s’était solidarisé avec le gouvernement islamiste d’Ankara, suite à l’attaque menée par l’armée israélienne contre la flottille turque, qui avait fait neuf morts. Abderezzak Mokri, alors député, avait fait partie d’une délégation composée de 32 Algériens qui avaient voulu participer à une campagne visant à briser le blocus contre la bande de Ghaza. Cependant, Mokri et trois autres membres de la délégation avaient été retenus par les autorités israéliennes à la frontière jordanienne.
R. Mahmoudi