La société civile mozabite s’insurge contre un nouveau meurtre

La société civile mozabite dénonce énergiquement le «lâche» assassinat d’un des siens, hier, et appelle de nouveau à la mobilisation pour faire face à cette spirale de violence qui frappe de plein fouet les habitants. Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui et signée par de nombreuses associations locales, les Mozabites s’insurgent contre la «précipitation» des autorités locales à livrer à la presse une version des faits totalement fausse et dénuée de tout fondement. Car, insistent-ils, la victime, un homme de 42 ans et père de deux enfants, n’est pas morte dans un accident de la route, mais elle a été bel et bien assassinée de la même manière sauvage que le jeune El-Yassa Aouf le 29 juin dernier. Ils disent ne pas comprendre cette attitude des responsables locaux qui aurait pu et dû attendre l’approfondissement de l’enquête avant de présenter le moindre fait et le communiquer aux médias. «Le martyr Hocine Oudjane a été tué jeudi matin dans le même lieu (Aïn Lebeau) qui reste hors du contrôle des services de sécurité fortement déployés dans les quartiers mozabites», soulignent les rédacteurs de cette déclaration. Il s’agit de la dixième victime depuis le début des événements en novembre 2013. Pour les acteurs de la société civile mozabite, il y a eu «une tentative de maquiller ce nouveau crime abject et permettre, de ce fait, l’impunité à ses auteurs qui se promènent dans la rue sans qu’ils soient inquiétés ni recherchés par les services de sécurité». Ils dénoncent le «laxisme» des autorités au détriment de la sécurité et de la protection des citoyens. Ils s’élèvent également contre l’usage excessif et disproportionné de la force lors des manifestations de dénonciation de ce énième assassinat, à travers notamment l’arrestation d’innocents et l’utilisation de bombes lacrymogènes. La société civile mozabite, qui a déjà interpellé le président de la République par le biais d’une lettre, s’interroge sur l’utilité de la présence de la force publique à Ghardaïa, alors que les crimes se multiplient dans l’impunité absolue. «Jusqu’à quand va continuer cette criminalité ? Où est la main de fer de l’Etat et les nouveaux plans de sécurisation de la région ? Veut-on faire de Ghardaïa une zone d’insécurité ?» se demandent les auteurs de la déclaration, appelant les Algériens à rompre le silence et à se mobiliser pour mettre un terme à cette tragédie avant qu’elle n’atteigne d’autres régions. Interpellé mercredi dernier à l’APN, Tayeb Belaïz, ministre de l’Intérieur, a parlé de la mise en place d’«un plan judicieusement ficelé visant la restauration de la sécurité et de l’ordre public» dans la vallée du M’zab.
Rafik Meddour
 

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