Robert Menard dévoile sa nostalgie pour «l’Algérie française» et rend hommage à l’OAS
La dernière sortie incongrue de l’ancien président de Reporters sans frontières (RSF), Robert Menard, révèle les véritables raisons de sa haine viscérale pour l’Algérie. Devenu maire, Robert Menard a décidé de se recueillir à la mémoire de membre de l’OAS, la fameuse organisation terroriste créée en 1961 pour défendre l’Algérie française par le crime et la terreur. «Je suis né à Oran, mon père a failli être tué» le 5 juillet 1962, se justifie l’ancien «défenseur» des droits des journalistes à travers le monde. «Il y a un déni de réalité sur ce qui s'est passé», se plaint encore le maire de Béziers. Il aura donc fallu attendre que «notre confrère» se convertisse à la politique pour enfin connaître ce qui motive sa campagne de dénigrement contre l’Algérie. Dans un livre coécrit avec un autre pied-noir, Thierry Rolando, et sentencieusement intitulé Vive l’Algérie française !, ce natif d’Algérie, qui reproche à la droite française d’avoir «reculé» sur la question des «aspects positifs» de la colonisation, en fait lui-même l’apologie. «Le bilan de la colonisation est largement positif», soutient-il, sans rougir, tout en regrettant que les «historiens ne parlent que des victimes de l’OAS mais jamais des milliers de pieds-noirs disparus». Robert Menard, nostalgique du «bon vieux temps» où la France occupait des territoires autres que le sien, plus de cinquante ans après l’indépendance de l’Algérie, se positionne de fait aux côtés des harkis dont il dénonce l’absence de soutien, contrairement aux «sans papiers» – étrange comparaison – pour qui les «pétitionnaires professionnels» sont «toujours prêts à se mobiliser». Il ne cache pas sa colère, non plus, contre la presse «qui continue de faire l’éloge des porteurs de valises mais s’offusque du transfert des cendres du général Bigeard aux Invalides». Le maire de Béziers considère que la France s’est déjà «assez repentie» et qu’il est temps, désormais, pour les officiels comme pour les historiens et les journalistes, de voir la Guerre d’Algérie sous une autre lucarne ; celle, vraisemblablement, de la glorification du colonialisme honteux et abominable, mais dont les «bienfaits» seraient occultés par «le culte de De Gaulle» qui «rend quasi impossible tout regard distancié sur ce qui s’est passé de 1954 à 1962 en Algérie». Aveuglé par la rancœur, Robert Menard est incapable, lui-même, d’analyser cette période douloureuse de l’histoire de l’Algérie avec une clairvoyance expurgée de tout affect. Il est, dès lors, disqualifié pour intervenir sur ce sujet délicat avec la neutralité académique de l’historien et du journaliste qu’il fut pourtant.
M. Aït Amara