Calme précaire à Ghardaïa en attendant le plan du gouvernement
Le calme revient progressivement dans la vallée du M’zab, après deux jours de violents affrontements entre groupes de jeunes et forces du maintien de l’ordre. La ville de Ghardaïa a connu une légère activité en cette journée de Ramadhan. Mais dans certains quartiers dits «chauds» tels que Aïn Lebeau et Souk Lahtab, la tension est encore perceptible et les séquelles des derniers affrontements sont toujours visibles dans la rue. Pour faire face à cette nouvelle spirale de la violence, les services de sécurité ont fortement renforcé leur dispositif sécuritaire. Forts de leur effectif de plus de 12 000 éléments dans la ville, la police et la gendarmerie ont quadrillé tous les quartiers de la ville. Mais cela ne semble pas suffisant aux yeux des représentants de la société civile mozabite qui qualifient leur présence d’inutile car elle n’empêche pas la poursuite des assassinats et des agressions contre la population. D’ailleurs, ils ont décidé d’observer un rassemblement demain simultanément à Alger et à Ghardaïa pour interpeller à nouveau le président de la République afin qu’il intervienne pour mettre un terme au laxisme des autorités locales en matière de protection des citoyens. La mort suspecte d’un Mozabite de 42 ans, jeudi dernier, a mis le feu aux poudres. Des affrontements ont éclaté dans plusieurs quartiers entre la population et les forces antiémeutes. Des affrontements qui se sont poursuivis jusqu’à tard dans la nuit d’hier. La police a fait état de 8 blessés parmi ses effectifs. Aucun blessé n’a été annoncé du côté des manifestants. Le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz, a annoncé mercredi dernier qu’un nouveau plan de règlement de la crise qui secoue Ghardaïa a été judicieusement ficelé et sera bientôt mis en application. En attendant, les représentants de la société civile mozabite multiplient les appels de détresse et demandent des mesures efficaces et rapides pour faire revenir la paix dans cette wilaya qui vit dans la violence depuis novembre 2013.
S. Baker