La prison de Serkadji sera bientôt transformée en musée
La tristement célèbre prison de Serkadji sera bientôt transformée en musée dédié à la mémoire nationale. Cet établissement pénitencier sera fermé dès la réception de la nouvelle prison de Koléa, actuellement en chantier. «La prison de Serkadji sera fermée dans deux à trois mois», a précisé le ministre de la Justice, Tayeb Louh selon lequel «il s'agit là d'un objectif stratégique lié à la mémoire nationale et à l'histoire de l'Algérie, qui nécessite que les autorités publiques mettent tout en œuvre en vue de sa transformation en un musée, dans les plus brefs délais». Ex-Barberousse, la prison de Serkadji sera en effet remise au ministère des Moudjahidine. Sa transformation en musée est revendiquée depuis de longues années par de nombreux Algériens, essentiellement des gens du monde artistique. Haut lieu de la répression durant la guerre de Libération nationale, la prison de Serkadji marque l’histoire sombre de la colonisation française en Algérie. Elle a servi de lieu de torture et d’exécution de militants du FLN. C’est dans cette prison qu’Ahmed Zabana et Abdelkader Ferradj ont été guillotinés le 19 juin 1956, comme aussi Fernand Yveton, Boualem Rahal et Abderrahmane Taleb. Les exécutions se faisant dans la cour de la prison, 58 au total. Cinquante ans après l’indépendance, cette prison demeure, selon le ministre de la Justice, «parmi les sites témoins des atrocités des crimes du colonialisme». A l’indépendance, le défunt président Ahmed Ben Bella allait en faire un musée pour les nombreuses inscriptions sur les murs laissées par les martyrs de la Révolution. Mais le projet n’a pas vu le jour. Cette prison a été juste fermée et classée pendant une courte période comme site historique pour symboliser l'oppression coloniale. En 1965, elle a été rouverte et rebaptisée Serkadji.
S. Baker