Le conseiller de Haniyeh lance un appel urgent à partir de Ghaza
Bassem Naïm, ancien ministre de la Santé et conseiller diplomatique d’Ismail Haniyeh, leader du mouvement palestinien Hamas, lance un appel urgent à partir de Ghaza pour alerter sur l’imminence d’une «invasion terrestre s’il n’y a pas de cessez-le-feu». Dans son appel répercuté par le journal d’information internationale et d’opinion en ligne «Arrêt sur info», le militant alerte sur la situation catastrophique vécue par la population et affirme que la violence redouble depuis la conférence de presse de Netanyahou durant laquelle il a mentionné qu’il avait le soutien de la communauté internationale. «L’échec du Conseil de sécurité est un feu vert pour continuer l’agression», souligne Bassem Naïm qui indique que les autorités de Ghaza ont contacté «le Qatar, la Turquie et d’autres pays arabes» sans succès, précisant que «les Etats-Unis travaillent principalement avec le Qatar pour un nouvel accord de cessez-le-feu». Bassem Naïm souligne que les Palestiniens cherchent à faire de leur mieux pour briser l’isolement et obtenir un accord. Ils tentent notamment de «contacter la France et l’Allemagne et d’autres pays européens à travers des connexions personnelles », car n’ayant pas de «connexions officielles». Le militant estime par ailleurs que la position de Mahmoud Abbas est «catastrophique et bien en deçà de la neutralité». Il appelle Mahmoud Abbas à être «le président de toute la Palestine et à faire de son mieux pour faire cesser cette agression contre notre peuple. Pourquoi ne vient-il pas à Ghaza ?» se demande encore Bassem Naïm. Il déclare que «ce qui est fait par Israël contre notre peuple est criminel. Cela doit cesser immédiatement. La communauté internationale ne devrait pas permettre qu’un pareil crime puisse continuer. Il n’est pas acceptable qu’elle se contente de regarder de pareils crimes sans rien faire pour protéger notre peuple sous occupation». Le militant précise qu’il y a des attaques sur l’approvisionnement en eau, les pompes à essence, la station de télévision, les ambulances, etc. «Lors des attaques, aucune annonce n’est faite en direction des familles les enjoignant de quitter leurs maisons. Au mieux, ils commencent par cibler les toits, de jour comme de nuit, ce qui veut dire qu’ils vont bombarder la maison dans les dix minutes. Le plus souvent, les familles n’ont pas le temps matériel de quitter les maisons», relate Bassem Naïm. Il souligne aussi que «la frontière égyptienne est complètement fermée. Personne ne peut s’échapper pour se mettre à l’abri. Quelques équipes médicales en provenance du Caire ont essayé d’entrer par Rafah mais elles ont été refoulées par les Egyptiens». Il ajoute qu’Israël «ne respecte pas l’accord Shalit et a massivement arrêté les prisonniers libérés en 2011 contre l’échange du soldat Shalit». Le bilan de l’agression israélienne rapportée hier par Bassem Naïm faisait ressortir déjà plus de 1 900 bombardements aériens ayant touché 800 maisons. «Nous déplorons plus de 110 morts, la plupart sont des enfants ou des personnes âgées. L’hôpital El-Wafa a reçu deux missiles. Un centre de rééducation au nord de Ghaza a été attaqué : sur les cinq victimes, des handicapés, trois sont mortes sur le coup», ajoute l’ancien responsable palestinien.
Meriem Sassi