Investissement : la commission de recours installée aujourd’hui

Créée par décret exécutif n°06-357 du 9 octobre 2006 dans l’objectif de diminuer les agissements de l’administration bureaucratique sur l’investissement, la commission de recours en matière d’investissement a été installée aujourd’hui mardi par le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb. Il aura donc fallu près de huit ans pour mettre en place de manière effective cette commission tant attendue par les opérateurs qui y voient une porte de secours pour eux face à une administration omnipotente. Si la commission a été créée officiellement en octobre 2006, sa composition n’a été fixée que fin décembre 2008 par arrêté ministériel, alors que son installation intervient, comme nous venons de le préciser plus haut, près de huit ans après, pour des raisons qui restent inconnues. Un communiqué du ministère de l’Industrie explique que cette commission «vise à simplifier et accélérer les procédures pour le renforcement de la transparence et la promotion et la protection des droits des usagers ainsi que le suivi rigoureux et diligent de l’examen et du traitement des demandes et doléances ». C’est en réponse aux nombreuses réclamations d’opérateurs économiques qui ne cessent de se plaindre des obstacles dressés à chaque fois par les organismes étatiques chargés de délivrer les autorisations d’investissement et de mettre fin aux abus de l’administration que les autorités ont décidé de créer cette commission de recours. Les récurrentes critiques émises par les institutions internationales et les organisations patronales algériennes concernant la détérioration du climat des affaires dans le pays semblent donc, au moins en partie, prises en considération par le gouvernement. Les autorités avaient, on s’en souvient, réagi plutôt positivement aux conclusions du rapport de la Banque mondiale, Doing Business en l’occurrence, consacré à l’environnement des affaires en Algérie et qui classait notre pays à la peu flatteuse 152e place mondiale en la matière. Le document de la Banque mondiale avait surtout permis de comprendre que si notre pays avait amélioré son classement dans certains segments, comme l’obtention de crédit, d’autres indicateurs étaient loin d’être positifs. Ainsi, en matière de création d’entreprises, l’Algérie occupe la 156e place. Ce qui constitue un score au-dessous des possibilités et potentialités que recèle le pays. Il en est de même pour l'octroi du permis de construire qui relègue l'Algérie à la 138e place. En procédant à l’installation de la commission de recours, le gouvernement veut peut-être donner des gages aux investisseurs livrés à une bureaucratie qui n’a sans aucun doute pas d’égale dans le monde.
Amine Sadek
 

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