Twittez, M. Le Président !
Par Kamel Moulfi – Le Premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé la liste de son nouveau gouvernement lui-même sur les réseaux sociaux (Twitter) et William Hague, l’ex-ministre des Affaires étrangères, avait, lui aussi, fait connaître sa démission surprise lundi soir directement sur son compte Twitter. Cette appropriation d’internet par les hommes politiques dans le monde, à travers des sites web personnels, ou celui de leur formation, ou en passant, comme l’a fait David Cameron, par les réseaux sociaux, n’est plus un phénomène exceptionnel, au vu du nombre croissant de personnalités qui possèdent ce que l’on appelle un profil sur un ou plusieurs réseaux. Ils ont vite compris qu’ils pouvaient se connecter, gratuitement, non seulement avec leur électorat ou leur population mais également avec les internautes de la planète entière. Le message du Premier ministre britannique, posté sur son compte Twitter, ne s’embarrasse d’aucune formalité protocolaire : «Je vais procéder à un remaniement aujourd’hui. Consultez ce fil pour vous tenir au courant des dernières mises à jour», a-t-il écrit. Le dernier remaniement gouvernemental en Algérie avait été annoncé par les rumeurs, puis par des «fuites» reprises par les sites d’information et les télévisions privés avant d’être confirmé par la voix officielle du fameux communiqué de la Présidence, relayée par les médias lourds publics, l’APS et l’ENTV. Il est raisonnable de comparer ce qu’a fait David Cameron avec le mode de communication employé par les dirigeants politiques en charge de la gestion des affaires de notre pays. Pour cela, il suffit juste de rappeler le nombre infime, dérisoire, d’interviews accordées par le président Bouteflika à un journal algérien depuis 1999 à ce jour ! Toute la différence est là ! Cet exemple illustre on ne peut mieux le mépris envers le citoyen : apprendre que l'Algérie va exploiter le gaz de schiste et va participer au défilé du 14 Juillet par la voix de ministres français est tout simplement inimaginable ! A l'arrogance insultante du pouvoir, le peuple répond par le désintérêt et l'indifférence. Mais est-ce la solution ?
K. M.
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