Evénements de Ghardaïa : les Marocains s’en mêlent !
Le pouvoir marocain ne rate aucune occasion pour tenter de nuire à l’Algérie. De plus en plus isolé dans le dossier du Sahara Occidental et en difficulté interne en raison d’un déficit abyssal, le Makhzen cherche par tous les moyens à créer une diversion en réorientant toute l’attention de sa population vers Alger. Et les actes d’hostilité envers notre pays se multiplient. Dernier en date : le Makhzen tente, dans le sillage de l’agression israélienne contre Ghaza, d’exploiter de manière éhontée les violences intercommunautaires qui secouent la vallée du M’zab. Des associations, subventionnées et téléguidées par le palais royal, appellent en effet à un sit-in de solidarité avec les Mozabites lundi devant le consulat d’Algérie à Casablanca. Les organisateurs, qui osent le parallèle entre ce qui se passe à Ghaza et Ghardaïa, affirment vouloir par leur action «dénoncer les massacres, les crimes et la répression raciale et tribale subis par les Amazighs de Ghardaïa». Ces sujets du roi Mohammed VI justifient également leur sit-in par leur volonté de «condamner la complicité et l’implication du régime militaire dictatorial algérien» et «le silence de la communauté internationale vis-à-vis d’une question hautement humanitaire». Ce n’est pas la première tentative marocaine d’utiliser les événements de Ghardaïa contre l’Etat algérien. Le 9 février dernier, une action similaire a été organisée à Rabat. Malgré les quelques manifestants mobilisés, ce sit-in a bénéficié d’une incroyable surmédiatisation de la presse du Makhzen marocain qui a excellé dans la déformation de la réalité. On a vu beaucoup moins d’engagement chez ces mêmes médias quand il s’agissait de dénoncer les massacres de Palestiniens commis par l’armée israélienne. Le Makhzen affiche ouvertement depuis quelque temps son hostilité à l’égard de l’Algérie. Il y a quelques jours, le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, a qualifié de «minable» l’attitude de l’Algérie sur le dossier du Sahara Occidental. Des propos qu’Alger a qualifié d’«irresponsables» et d’«outrageants» par lesquels les dirigeants gouvernementaux marocains renouent avec une pratique bien connue de fuite en avant, que la partie marocaine remet au goût du jour à chaque fois que le processus du parachèvement de la décolonisation du Sahara Occidental enregistre une avancée. La monarchie marocaine redouble de férocité et de provocations à l’égard de l’Algérie en raison du refus d’Alger de rouvrir la frontière terrestre, fermée depuis 1994.
S. Baker