Evénements de Ghardaïa : les Marocains tiennent leur sit-in à Tanger
Le sit-in auquel ont appelé des associations marocaines, téléguidées et subventionnées par le Makhzen, a été tenu aujourd’hui à Tanger. Des dizaines de personnes se sont regroupées au niveau de la grande place de cette ville, exhibant des banderoles et des pancartes hostiles aux autorités algériennes et dénonçant «les crimes qui se sont abattus sur les Mozabites». «Le Mouvement berbère de Tanger condamne les crimes dont sont victimes les Amazighs de Ghardaïa», lit-on sur une banderole écrite en trois langues (arabe, tamazight et anglais). Le pouvoir marocain, qui ne rate aucune occasion pour tenter de nuire à l’Algérie, a bien encadré ce sit-in qui n’a pourtant pas drainé beaucoup de monde tant l’action sonne plutôt comme une attaque contre l’Algérie. Les organisateurs, qui osent le parallèle entre ce qui se passe à Ghaza et Ghardaïa, affirment avoir dénoncé «les massacres, les crimes et la répression raciale et tribale subis par les Amazighs de Ghardaïa». Ces sujets du roi Mohammed VI ont justifié leur sit-in par leur volonté de «condamner la complicité et l’implication du régime militaire dictatorial algérien» et «le silence de la communauté internationale vis-à-vis d’une question hautement humanitaire». Ce n’est pas la première tentative marocaine d’utiliser les événements de Ghardaïa contre l’Etat algérien. Le 9 février dernier, une action similaire a été organisée à Rabat. Malgré les quelques manifestants mobilisés, ce sit-in a bénéficié d’une incroyable surmédiatisation de la presse du Makhzen marocain qui a excellé dans la déformation de la réalité. On a vu beaucoup moins d’engagement chez ces mêmes médias quand il s’est agi de dénoncer les massacres de Palestiniens commis par l’armée israélienne. Le Makhzen affiche ouvertement depuis quelque temps son hostilité à l’égard de l’Algérie. La monarchie marocaine redouble de férocité et de provocations à l’égard de l’Algérie en raison du refus d’Alger de rouvrir la frontière terrestre, fermée depuis 1994.
S. Baker