Terrorisme d’Israël : les collaborateurs du Mossad à travers le monde
Le Mossad, ce réseau de terrorisme d’Etat, crée en 1951 par des juifs éparpillés à travers le monde et surtout les pays arabes, notamment en Egypte et au Maghreb. Dès sa création, il avait tous les supports et antennes d’espionnage dans le monde arabe. Casablanca était le siège principal d’espionnage et de propagande contre les nationalistes marocains et les Algériens. Les services marocains avaient les mains liées, même après le recouvrement total de leur indépendance et ne pouvaient agir contre le Mossad qui a organisé, près de Casablanca, sur le littoral, un camp de transit pour des milliers de juifs marocains en vue de les transférer en Palestine occupée, dont de jeunes juifs volontaires pour renforcer les rangs de l’armée sioniste en Israël. Des informateurs juifs, les sayanim, existent dans tous les pays où réside une communauté juive, qui, par «patriotisme», collaborent avec le Mossad et lui apportent leur aide, principalement dans deux domaines : celui de la propagande et de la désinformation, et celui de l’espionnage. Comme le déclare aujourd’hui Jacob Cohen, ancien professeur universitaire du Maroc et antisioniste, les sayanim sont des personnages connus et que l’on identifie facilement, ou bien moins connus comme certains francs-maçons juifs et sionistes qui ont créé une loge «judéosioniste» au sein du Grand Orient, qui organise chaque année des voyages encadrés en Israël vu leur implication revendiquée en faveur de la politique d’Israël. Par exemple, l’organisation d’un match de football entre jeunes Israéliens et Palestiniens, opération typique de propagande pour faire croire à une paix qui avancerait pendant que la colonisation continue. Les sayanim des médias lui donneront une publicité exagérée. Comme ils ont réussi à faire imposer un certain vocabulaire, à RFI par exemple : dire Jérusalem à la place de Tel-Aviv, implantations au lieu de colonies, barrière de sécurité et non mur de séparation. Les sayanim pénètrent tous les secteurs de la société. Aucun ne leur échappe. Exemple de collaboration en matière d’espionnage : lorsque l’Irak a envoyé des scientifiques en France pour se perfectionner en matière nucléaire, le Mossad a trouvé un sayan à Saclay qui leur a fourni leur dossier complet. C’est le service secret israélien chargé des opérations à l’extérieur qui en a la responsabilité. Ce qui est d’ailleurs logique, puisque les sayanim sont par définition des juifs qui résident hors d’Israël. Il semble aussi que les autres «services» s’occupent soit des affaires intérieures, soit des affaires relevant des Territoires palestiniens ou des affaires militaires. Il se peut aussi qu’un service autre que le Mossad cherche à recruter à l’étranger un agent pour une mission spécifique et qu’il s’agisse d’un juif. Mais cela n’équivaudra jamais à l’importance, par le nombre et la qualité, aux sayanim. Rappelons que ces derniers se comptent par dizaines de milliers dans le monde. 3 000 dans la seule ville de Londres, selon un ancien agent du Mossad. Et ce corps relève exclusivement du Mossad. Qui ne rend compte qu’au Premier ministre ou à la commission de la défense de la Knesset. Seul le responsable du Mossad dans un pays connaît le chiffre exact des sayanim. Donc, les chiffres qui sont avancés, même par les connaisseurs les plus avertis, ne peuvent être que des estimations. Mais celles-ci n’en donnent pas moins une image de la réalité. On peut se tromper sur quelques centaines pour un pays, mais cela ne change rien quant au fond. Certains témoignages rapportent des faits établis, comme l’action du sayan à Saclay. Pour être efficaces, les sayanim doivent être nombreux pour couvrir tous les secteurs possibles et imaginables, ou mener une action ponctuelle d’envergure. Lorsque Mordechaï Vanunu, celui qui a révélé les secrets nucléaires de Dimona à un journal britannique, a été mis en sécurité dans un hôtel londonien, le Mossad a mobilisé tous ses sayanim de Londres, qui ont quadrillé la ville, et appelé hôtel par hôtel, avec une description sommaire et un lien familial fallacieux ; il a fini par retrouver sa trace. Comme pour toutes les histoires secrètes, l’action des sayanim ne sort que par bribes. Ce qui n’enlève rien à leur réalité. Les sayanim ne sont pas des agents secrets qui doivent être «traités» au jour le jour par des responsables du Mossad. On sort là du fonctionnement habituel du service secret. Si cela avait été le cas, il aurait fallu des dizaines, sinon des centaines, de «katsas» (officiers du Mossad) pour les traiter. Les sayanim mènent leur vie habituelle, travaillent, commercent… Ils peuvent ne pas être sollicités pendant des mois. L’important est qu’ils soient répertoriés et prêts à agir en cas de nécessité. Un sayan agent immobilier peut ne pas agir pendant un an. Mais il entrera en action le jour où le Mossad lui demandera de mettre à sa disposition une planque. De même pour un sayan garagiste, hôtelier, restaurateur ou un haut fonctionnaire. Chef de parti, député, sénateur, ministre. De même, un «katsa» peut avoir un relais personnel, par exemple un homme important dans les médias, qui relaiera un mot d’ordre décidé par le Mossad, dans sa guerre de désinformation. Par exemple : faire le maximum de buzz autour de Gilad Shalit. Qui ignore aujourd’hui le nom de ce soldat, transformé en «otage», alors qu’il servait une armée d’occupation et il était tout à fait un prisonnier de guerre ? Grâce à des relais dans les médias et au sein de la classe politique (gouvernement, partis, Parlement…), Israël passe pour un pays qui souffre de la détention d’un «otage» alors qu’il détient arbitrairement plus de11 000 prisonniers, dont 95% sont politiques, donc de vrais otages de leur politique d’occupation.
Les sayanim sont des volontaires, des juifs hors d’Israël. Ils ne coûtent pas un centime au Mossad. Non seulement c’est une main-d’œuvre gratuite, mais en plus elle contribue financièrement, de manière générale à l’Etat d’Israël, car c’est la plus engagée idéologiquement, en achetant régulièrement les bons du Trésor israéliens, en finançant divers organismes sionistes (le KKL pour l’achat des terres, la Wizo pour le développement du système scolaire en Israël et dans les colonies, etc.), en participant à des soirées de soutien, en s’engageant dans un équivalent du service civil (dans lequel des volontaires juifs de tous âges et des deux sexes vont travailler bénévolement dans les bases militaires en payant leur voyage et les frais de dossier), en finançant le Maguen David Adom, les parcs, les forêts, les universités (le nom des donateurs est inscrit dans une salle de cours, sur une ambulance, sur un banc public). Bref, les sayanim peuvent être considérés comme l’aristocratie engagée des militants juifs de la diaspora. Si on compte les 500 000 membres du Bnaï Brit (une espèce de franc-maçonnerie juive internationale) et ceux des organisations juives et sionistes nationales (comme le Crif ou l’Union des patrons juifs de France, très actifs et ultra-sionistes), on peut arriver au chiffre approximatif d’un million. Le Mossad n’a besoin que de quelques dizaines de milliers. Des agents pareils, qui se bousculent pour offrir leur aide, qu’on ne paie pas, mais qui ajoutent leurs propres contributions, quel service secret arabe n’en rêverait pas ? En France, toutes les institutions politiques, sociales ou culturelles sont infiltrées par les sayanim.
Après tout, les chefs du Mossad ont admis l’existence des sayanim devant Gordon Thomas. Mais je ne crois pas que le Mossad, comme les organisations sionistes, ait vu d’un bon œil le dévoilement de leurs activités en France. Les membres des «Misgarots» peuvent être des sayanim. La réciproque est loin d’être vraie. Il faut se rappeler que les sayanim sont des citoyens intégrés dans toutes les couches de la société, pour pouvoir mener les actions décidées par le Mossad (voir les commerçants de Marseille qui sont liés avec les Maghrébins, ils peuvent facilement recruter du monde pour le compte du Mossad). A Casablanca, le Mossad avait réussi à s’implanter dans les communautés juives. Une de leurs actions consistait à recruter des adolescents dans les mouvements de jeunesse sionistes, à l’image de ceux qui existent en Israël (Dror, Bné Aquiva, Hashomer Hatzaïr…) dans le but de répandre leur idéologie et de les faire partir en Israël ainsi que leurs familles. Mais il y avait en parallèle des juifs marocains, qui avaient plus de 20 ans, et qui étaient organisés en groupe d’autodéfense, sous la direction d’agents du Mossad, alors que les sayanim agissent le plus souvent dans des sociétés totalement pacifiées, pour aider le Mossad, non pas dans une vision d’autodéfense, mais pour pratiquer la désinformation, propager les troubles, exécuter des actes de sabotage ou aider concrètement les espions israéliens et parfois s’infiltrer dans les rangs de l’opposition.
Abdelkader Ben Brik
Source : Agora vox / Jean-Marc Desanti, Jacob Cohen