Faillite diplomatique ?
Par Meriem Sassi – Après une réaction immédiate suite au crash de l’avion affrété par Air Algérie, la diplomatie française, représentée par Laurent Fabius, reprend encore l’initiative sur le dossier palestinien en annonçant une «réunion qui vient de se tenir à Paris avec des partenaires américain, qatari, turc, britannique, allemand, italien et de l’Union européenne, et qui a permis de dégager des orientations communes pour l’action internationale en faveur d’un cessez-le-feu à Ghaza». Pendant ce temps, en Algérie, la tiédeur est de mise. En effet, malgré le regain de dynamisme que Ramtane Lamamra tente, tant bien que mal, de redonner à la fonction qu’il occupe depuis sa nomination au sein du gouvernement Sellal, la diplomatie algérienne peine à retrouver son élan et à reprendre l’initiative. Si elle s’est illustrée par des actions louables concernant le dialogue avec les pays du Sahel et notamment le dossier malien, la léthargie constatée lors d’événements plus récents, tels que le crash de l’avion espagnol affrété par Air Algérie dans le Nord-Mali ou encore les graves développements du dossier palestinien, inspire un sentiment de dépit aux Algériens qui veulent que leur pays fasse enfin entendre sa voix et retrouve la place qui était la sienne sur la scène internationale. Le constat est également déplorable de l’avis de nombreuses personnalités politiques qui confirment que la diplomatie algérienne est peu performante sur nombre de dossiers. Ainsi, l’ancien ambassadeur d’Algérie en Grande-Bretagne, Ahmed Attaf, avait estimé que «le ministère des Affaires étrangères compte un grand nombre de cadres compétents dont l’actuel ministre, mais ce n’est pas une question de personnes». Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères, le recul de notre diplomatie est dû au fait que la «politique étrangère est dirigée par le président de la République», allant jusqu’à considérer que «la gestion de la politique étrangère était plus démocratique sous le parti unique que maintenant». L’Algérie a-t-elle failli dans sa politique étrangère ?
M. S.
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