Ghardaïa : une trentaine de blessés dans des affrontements à Berriane

Décidément, rien ne va arrêter le cycle infernal des violences dans la Vallée du M’zab. Après une accalmie dans la ville de Ghardaïa, la daïra de Berriane, située à une quarantaine de kilomètres au nord-est du chef-lieu de wilaya, s’est transformée en un théâtre de violents affrontements entre groupes de jeunes des deux communautés (mozabite et malékite) qui n’arrivent plus à vivre ensemble en paix. Ainsi, un jet de pierres sur une passante a mis le feu aux poudres. Les échauffourées ont duré toute la nuit de lundi à mardi et elles se sont soldées par une trentaine de blessés dont des agents des forces du maintien de l’ordre. L’intervention musclée des services de sécurité, fortement présents dans cette wilaya, a permis d’éviter de nouvelles pertes humaines. Les antagonistes ont dressé des barricades à l’aide de pierres et autres objets hétéroclites et brûlé des pneus pour bloquer la route nationale à la circulation et empêcher l’accès des forces de l’ordre. Les forces de l’ordre ont utilisé des bombes lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour disperser les émeutiers. De nombreux actes de vandalisme et de destruction d’édifices publics et de mobilier urbain ont été déplorés. Ghardaïa vit au rythme de violences intercommunautaires, d’actes criminels et de grand banditisme depuis dix mois. Les nombreux appels lancés en direction des hautes autorités du pays par des représentants de la société civile afin qu’elles prennent les mesures adéquates pour faire régner l’ordre républicain et garantir la sécurité aux populations locales n’ont rien changé à la situation chaotique à Ghardaïa. Il y a eu déjà 10 morts. Et le bilan risque de s’alourdir d’un jour à l’autre tant la tension et les échauffourées se poursuivent sur le terrain. Le nouveau plan du gouvernement mis en place il y a une semaine ne semble pas avoir donné ses fruits.
S. Baker