Bouteflika seul président absent au sommet Etats-Unis-Afrique ?

Le président Abdelaziz Bouteflika sera représenté par Abdelmalek Sellal au sommet des dirigeants des Etats-Unis et d'Afrique qui se déroulera à Washington les 5 et 6 août prochains. L’Algérie sera probablement la seule nation africaine à avoir un Premier ministre à la tête de sa délégation, alors que le président américain Barack Obama avait solennellement et personnellement invité le chef de l’Etat, au même titre que tous les dirigeants africains, à prendre part à cet événement important. Sellal, qui sera accompagné de son épouse comme le veut le protocole américain, doit arriver à Washington le 4 août, à la tête d’une délégation comprenant les ministres de l’Energie, Youcef Yousfi, de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, des Transports, Amar Ghoul, et celui chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, auxquels se joindra, sur place, l’ambassadeur d’Algérie aux Etats-Unis, Abdallah Baali. Cette participation au niveau du gouvernement donnera-t-elle à l’Algérie le poids qui doit être le sien dans le dialogue «paix et sécurité régionale» qui sera mené pendant le sommet autour des questions politiques sécuritaires et diplomatiques dans une région menacée notamment par un risque de déstabilisation accrue ? Les tragiques événements qui se déroulent en Libye, où la situation sécuritaire semble hors de contrôle, et la multiplication des actes terroristes en Tunisie et en Egypte, en plus des craintes sécuritaires qui persistent – et qui peuvent s’aggraver – au Sahel concernent l’Algérie au plus haut point, et nécessitent que la voix de notre pays soit plus que jamais entendue. En l’absence du chef de l’Etat diminué par la maladie, alors que le roi du Maroc, le président tunisien et le maréchal Al-Sissi, fraîchement élu à la tête de l’Egypte, et d’autres dirigeants africains se feront sans doute remarquer, l’Algérie, pays pivot de l’Afrique du Nord et un des rares territoires encore stables, sera-t-elle confinée à un rôle de figuration alors que son intégrité et sa sécurité sont hautement menacées ? La question se pose surtout que le ministre des Affaires étrangères, réputé pour son efficacité, sera également absent alors que la stratégie qu’il a déployée, depuis son arrivée au gouvernement, en direction du continent africain mériterait d’être défendue avec poigne et consolidée par d’autres appuis au niveau africain et américain. Sera concernée aussi la défense de la vision de l’Algérie de la question du Sahara Occidental, surtout que le Maroc ne se privera pas comme à chaque fois d’activer ses lobbies aux Etats-Unis pour tenter de regagner les points qu’il a perdus en Afrique grâce notamment à la stratégie de Ramtane Lamamra, déployée lors du dernier sommet de l’UA. A voir le programme de la visite de la délégation algérienne, les raisons qui pousseraient à l’optimisme quant à une participation remarquée de l’Algérie sont quasi nulles. Les objectifs économiques et notamment énergétiques seront débattus en marge des grandes questions politiques et sécuritaires qui accapareront les membres de la délégation. Ainsi, Youcef Yousfi aura des entretiens avec les PDG d’Anadarko, R.A Walker, et de Général Electric Jeffrey R.Immelt, alors que le ministre de l’Industrie et des Mines rencontrera des PDG d’entreprises américaines importantes telles que AGCO, spécialisée dans l’agrobusiness, Air Products and Chimicals et Varian, spécialisée dans les équipements médicaux.
Meriem Sassi
 

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