Le porte-parole du gouvernement israélien : «L’aide de l’Algérie à Ghaza est un acte d’hostilité»
Le porte-parole du gouvernement israélien a déclaré sur une chaîne de télévision locale, Channel 10, que «le soutien financier de l'Algérie à la bande de Ghaza est une action de soutien à une organisation terroriste», en l’occurrence le Hamas, estimant que cette aide de 25 millions de dollars «est un acte hostile contre l'Etat d’Israël». Le gouvernement sioniste israélien réagit, ainsi, à la décision prise par l’Algérie d’accorder une «aide urgente au profit de la Palestine et notamment de la population de Ghaza.» Après avoir été plutôt discrète dans ses positions vis-à-vis de la situation à Ghaza, soumise à une agression sans précédent de la part de l’Etat hébreu, l’Algérie a décidé de reprendre l’initiative en faisant part de sa «ferme condamnation» de l’agression israélienne qui a fait des centaines de morts civils dont une majorité de femmes et d’enfants. L'Algérie a ainsi décidé de passer à l’acte en aidant financièrement les Palestiniens et en médiatisant cette initiative en vue d’une action arabe coordonnée pour faire cesser l’agression des Israéliens contre la bande de Ghaza. L'Algérie, par la voie de son ministre des Affaires étrangères, avait réaffirmé un peu plus tôt, hier, sa «ferme condamnation des actes israéliens de violence et de terrorisme d'Etat contre la population de Ghaza» et appelé les «acteurs internationaux influents» à assumer leurs responsabilités face à ces tueries. «L'Algérie continue de suivre de près les développements tragiques de la situation à Ghaza, intervenus durant les jours marquant l'Aïd El-Fitr qui ont vu se produire une escalade dans l'horreur et une augmentation sensible des martyrs palestiniens tombés victimes de l'agressivité israélienne», a indiqué M. Lamamra dans une déclaration à l'APS. «En réitérant sa ferme condamnation des actes israéliens de violence et terrorisme d'Etat contre une population supposée être protégée par le droit humanitaire international, l'Algérie appelle tous les acteurs internationaux susceptibles d'avoir quelque influence sur les auteurs de ces tueries à assumer leurs responsabilités devant l'Histoire face aux visées génocidaires que trahissent la nature, l'envergure et les effets des opérations militaires israéliennes», a ajouté le chef de la diplomatie algérienne. Les Algériens ont, par ailleurs, observé aujourd'hui jeudi, à midi, une minute de silence et cinq minutes d'interruption de travail sur tout le territoire national, en hommage aux victimes palestiniennes de Ghaza et en solidarité avec le peuple palestinien. L’Algérie est un des rares pays arabes à ne pas entretenir de relations diplomatiques ou commerciales avec l’entité sioniste. Israël s’est souvent dit inquiet du renforcement par l’Algérie de son arsenal militaire et de la modernisation de son armée, bien que les deux pays soient géographiquement éloignés. L’Algérie a, de son côté, toujours été aux côtés des différentes factions palestiniennes dont elle a longtemps hébergé les dirigeants, notamment dans les années 70 et 80. Une poignée de main aussi furtive que protocolaire entre Abdelaziz Bouteflika et Ehud Barak à l’enterrement du roi du Maroc Hassan II, en 1999, avait fait croire à un possible rapprochement entre l’Algérie et Israël. Mais la politique expansionniste de Tel-Aviv et les positions fermes et immuables d’Alger vis-à-vis de la cause palestinienne avaient vite enterré toute possibilité de réchauffement entre les deux capitales. L’agression israélienne contre Ghaza vient prouver que les dirigeants israéliens sont loin de vouloir instaurer une paix juste et durable au Proche-Orient.
Meriem Sassi