Les économistes algériens perdent le Pr Abdelmadjid Bouzidi

Coup sur coup, en un peu plus d’un mois, l’Algérie a perdu deux professeurs d’économie qui ont eu, directement ou indirectement, et par des voies différentes, une grande influence sur le débat économique en Algérie. Après le professeur Mohamed Lakhdar Benhassine, décédé samedi 28 juin à l’hôpital Beni Messous, à Alger, suite à un AVC, le monde des économistes algériens est à nouveau endeuillé par le décès du professeur Abdelmadjid Bouzidi, survenu hier matin, dans un hôpital à Paris (France) des suites d'une longue maladie. Le professeur Abdelmadjid Bouzidi, qui a bouclé ses 69 ans la veille de sa mort, a été conseiller aux affaires économiques du président Liamine Zeroual. Il intervenait souvent dans la presse et tenait dernièrement une chronique régulière dans le journal Liberté après avoir longtemps alimenté un même espace dans Le Soir d’Algérie. Ceux qui l'ont connu le décrivent comme «un économiste qui aime partager ses idées et n’hésite pas à les confronter à celles des autres» et rappellent qu’il a été «défenseur de l’économie socialiste dans les années 1970, avant de se convertir à l’économie de marché». Il était, ajoutent-ils, «pragmatique mais résolument anti-néolibéral». L’enterrement du professeur Abdelmadjid Bouzidi est prévu dimanche après-midi à l'ancien cimetière de Aïn Naadja, à Alger. Suivant un itinéraire différent, son aîné le professeur Mohamed Lakhdar Benhassine était, selon ceux qui l’ont bien connu, «un camarade courageux qui défendait ses convictions philosophiques et politiques, qui n’a jamais reculé devant les débats productifs et enrichissants, susceptibles de faire avancer le progrès, la justice sociale, la liberté individuelle et collective, la liberté de conscience et la démocratie». Il a laissé «le souvenir d’un enseignant et d’un intellectuel de grande rigueur aux positions claires». Pour ses amis, «la fermeté et la profondeur de ses convictions renforçaient son esprit d’ouverture». Il repose au cimetière Sidi Lahbib de Zéralda.
Houari Achour
 

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