Le général Khaled Nezzar rend hommage à Abdelmadjid Bouzidi
Le décès d’Abdelmadjid Bouzidi, économiste algérien de renom, suscite de multiples réactions et hommages, dont celle du général à la retraite Khaled Nezzar, qui livre son témoignage sur les qualités de l’homme et sa clairvoyance sur la situation économique du pays, notamment dans les années 90, et les perspectives de sortie de crise qui se profilaient alors avec le passage obligé par le FMI. L’expert avait, ainsi, largement contribué à mettre en garde les autorités politiques, en charge du pays alors, contre une situation de cessation de paiement. «Je viens d'apprendre la mort de M. Abelmadjid Bouzidi que j'ai connu au HCE en tant que conseiller économique, bien avant qu'il ne le soit avec le président Zeroual. Il fut à l'époque celui qui attira notre attention sur la situation économique difficile de notre pays», a déclaré Khaled Nezzar à Algeriepatriotique. «Nous étions pratiquement en cessation de paiement. Il faut savoir qu'à l'époque, nous empruntions à court terme pour couvrir uniquement nos besoins alimentaires. Ces emprunts que nous devions rembourser tous les trois mois se faisaient surtout auprès de l’Italie», témoigne l’ancien membre du Haut Comité d’Etat, qui rappelle que les besoins alimentaires de l’Algérie, à l'époque, équivalaient à ses revenus pétroliers, soit 4 milliards de dollars, pour un baril de pétrole valant 9 dollars. «C'est tenant compte de cette situation financière très critique que le HCE a pris la décision de réunir nos meilleurs économistes autour d'un séminaire sous la direction de feu Abdelmadjid Bouzidi. Et c'est à la suite des conclusions unanimes des membres de ce séminaire que le HCE avait pris la décision de s'adresser au FMI en ayant pris au préalable des précautions auprès de certaines branches de cette organisation, tel que le Club de Paris. Tout au long de cette période, M. Abdelmadjid Bouzidi aura œuvré sans cesse pour réunir, conduire et faire aboutir les travaux de ce séminaire», souligne enfin le général à la retraite Khaled Nezzar.
Meriem Sassi