Mensonges sans frontières
Par Kamel Moulfi – Au moment où Mohammed VI appelle à la réouverture des frontières par l'Algérie dans un esprit soi-disant d'apaisement, le Makhzen et ses médias continuent de miner tout espoir de rapprochement entre les deux pays. Il y a quelques jours encore, notre ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, réaffirmait le souci de l’Algérie d'établir des relations «normales» avec le Maroc. Evidemment, sans sortir de la légalité internationale qui garantit le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. C’est cette précision, systématiquement incluse dans les déclarations officielles des responsables algériens, qui dérange le royaume voisin. Alors, le Makhzen actionne ses médias, mais comme les journalistes aux ordres ne trouvent rien en leur faveur dans la réalité et parmi les faits concrets, ils sont contraints de faire dans la manipulation et la désinformation, qui sont une spécialité du Makhzen. Un de ces journalistes, qui a déjà à son actif une série d’articles, tous bâtis sur des mensonges, s’en prenant à l’Algérie, a commencé le mois d’août par un écrit qui dépasse la manipulation la plus pure pour verser carrément dans le délire le plus profond. Il suffit de lire la première phrase pour s’en convaincre : «Les dirigeants du Polisario déclarent ne plus vouloir de la médiation infructueuse de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Christopher Ross.» Où ont-ils fait cette déclaration ? Nulle part. Par contre, ce que l’on sait officiellement, par l'agence de presse sahraouie (SPS), c’est que le Front Polisario a condamné le refus par le Maroc de poursuivre les négociations et rounds de Christopher Ross pour trouver une solution juste à la question sahraouie. L’agent du Makhzen, converti en journaliste, invente un «vif débat» entre les dirigeants du Polisario qui auraient exprimé un «vif mécontentement» et blablabla… La vérité est que le Maroc est isolé au plan international sur la question sahraouie et le sera plus encore avec l’initiative de l’Union africaine qui a nommé un envoyé spécial pour le Sahara Occidental, en la personne de l'ancien président mozambicain Joaquim Chissano.
K. M.
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