Un journaliste italien appelle Kerry et Ban Ki-moon à convaincre l’Algérie d’intervenir au Proche-Orient
Un site d’information qatari d’expression française, Qatar Infos, croit savoir qu’une médiation algéro-égyptienne est en train de se mettre en place pour aboutir à un accord entre Israël et le Hamas. Pour l’auteur de l’article, Antonio Amaniera, un journaliste italien résidant en France, qui est lui-même le promoteur de ce site spécialisé dans l’information sur le Qatar, les tractations actuelles autour d’une trêve durable au Caire et auxquelles l’Autorité palestinienne et des personnalités issues de différentes factions ont pris part ce samedi dans la capitale égyptienne, sont vouées à l’échec. «Malheureusement, écrit l’auteur de l’analyse, il est à craindre que, comme la trêve, cette médiation n’aboutisse pas, l’Egypte étant trop impliquée dans l’asphyxie de Gaza.» L’analyste enchaîne : «Il nous paraît opportun de mettre en avant un pays comme l’Algérie qui dans le monde arabe a une crédibilité certaine alors que pour l’Egypte, ce n’est plus le cas. Cette médiation de l’Algérie et de l’Egypte serait à notre avis un cadre plus propice, les rencontres devraient d’ailleurs se tenir à Alger plutôt qu’au Caire», souligne-t-il. Mettant en valeur le rôle d’Alger dans le dénouement du conflit israélo-palestinien qui a atteint des niveaux alarmants, depuis le déclenchement de la dernière opération contre la bande de Ghaza, l’auteur estime que «tout est à reprendre à zéro, une nouvelle proposition doit être construite, plus équilibrée, visant le long terme et qui passe obligatoirement par une ouverture graduelle du blocus de la bande de Ghaza». Le journaliste italien considère que «si l’Algérie s’implique avec l’Egypte pour arriver à une nouvelle proposition, le cessez-le-feu provisoire aura une chance de tenir car, là aussi, l’Algérie saura mettre le curseur des conditions au bon endroit». Il suggère à John Kerry et à Ban Ki-moon de «se préoccuper de convaincre l’Algérie ; c’est sans doute une des dernières cartes possibles pour renouer le fil avant une grosse catastrophe», prévient-il. Si l’auteur ne fait aucune allusion à l’entretien téléphonique entre le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, et ses homologues égyptien et qatari, jeudi dernier, au sujet de l’agression israélienne contre la bande de Ghaza, tout porte à croire que la proposition de Bouteflika d’exhorter ses interlocuteurs pour chercher «des voies et moyens d’une action arabe commune plus intense en vue d’amener la communauté internationale à obtenir un arrêt urgent de l’agression israélienne à Ghaza, ainsi que pour une solidarité arabe accrue aux côtés de la population palestinienne à Ghaza», a été perçue, par les capitales arabes et même occidentales, comme une volonté de s’impliquer dans les efforts de paix initiés par les différents partenaires régionaux et internationaux. Longtemps restée en marge sur les questions liées aux conflits régionaux, l’Algérie entend certainement se redéployer sur la scène arabe en faisant valoir son poids et son statut de puissance régionale.
R. Mahmoudi