La CLTD publie sa plateforme : «Eviter un effondrement de l’Etat»
La Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) a enfin rendu publique sa plateforme politique. S’inspirant des résolutions de la première conférence nationale sur la transition démocratique organisée le 10 juin dernier à Zéralda, le document, dont nous avons reçu une copie, met en relief l’engagement des partis composant cette coalition pour une «transition consensuelle» n’excluant pas le pouvoir en place. Après un long préambule rappelant les conditions de création de la CLTD, la plateforme revient avec détail sur «la crise multidimensionnelle» que traverse l’Algérie, la faillite du système politique actuel et les raisons qui justifient l’impératif d’une transition démocratique. Pour les signataires de la plateforme, une transition consensuelle est inéluctable pour éviter «un effondrement de l’Etat et la décomposition de la société». Pour les promoteurs du projet, cette démarche devrait s’effectuer dans le cadre d’un ensemble de principes : la déclaration du 1er Novembre, le respect du caractère républicain de l’Etat algérien, la préservation de l’unité et de la cohésion nationales, le rejet de toute forme de violence, le refus de toute ingérence étrangère. Comme mécanismes de réalisation de ces objectif, la plateforme propose notamment la formation d’un gouvernement consensuel, une instance indépendante et permanente chargée de l’organisation et la supervision des élections, une Constitution réellement consensuelle. Parmi les critères de la transition démocratique énumérés dans la plateforme, la CLTD met en avant l’impératif de réunir les conditions garantissant la séparation des pouvoirs, la liberté de la presse, la promotion de la société civile et la disqualification préalable de toute hégémonie, qu’elle soit financière, militaire, religieuse, corporatiste, des groupes de pression ou d’une partie étrangère. La plateforme exige également, comme garanties, le respect des droits des minorités, mais sans en préciser la nature. Pour rappel, la CLTD a été initiée par quatre partis politiques, le MSP, Ennahda, El-Adala, Jil Jadid et le RCD, avec la participation de l’ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour. Le but de l’initiative était de donner corps à leur alliance lancée en avril dernier pour s’opposer à un quatrième mandat pour le président sortant. Le projet a réussi à gagner l’adhésion de plusieurs personnalités de l’opposition et à capter une partie des «indignés» du passage en force de Bouteflika à l’élection d’avril dernier. Toutefois, l’invitation d’anciennes figures du FIS à la conférence organisée le 10 juin, a jeté des doutes sur les ambitions de cette initiative et de ses promoteurs.
R. Mahmoudi