Nous vous l’avions dit…
Par Kamel Moulfi – Cela s’est confirmé une fois encore : les discours de Mohammed VI à l’endroit de l’Algérie ne servent qu’à donner le «la» aux médias qui sont aux ordres du Makhzen ainsi qu’aux officiels marocains pour ajuster leurs salves contre notre pays. Ce n’est pas une surprise, la rengaine royale est à peu près invariable aussi bien dans le ton, enrobé de miel, que dans le fond, empêtré dans les contradictions. Les médias marocains ont compris qu’il fallait éviter de suivre de trop près leur roi sur le thème de la réouverture de la frontière. Il suffit de rappeler la genèse de cette situation : l’Algérie a décidé de fermer sa frontière avec le Maroc en mesure de rétorsion après la décision du royaume d’imposer le visa aux Algériens désireux d’entrer au Maroc. C’était en 1994, une des années de la décennie sanglante qui a valu à l’Algérie, non pas la solidarité mais un embargo imposé par nombre de pays amis du Maroc. Les Algériens étaient alors «infréquentables», le «qui tue qui» en était à ses débuts et le Maroc avait cru facile de nous faire endosser la responsabilité d’un attentat terroriste commis à Marrakech. Mais là n’est pas la seule contradiction : alors qu’il prône l’ouverture, le Maroc envisage et aurait même commencé la construction d’un grillage le long de la frontière avec l’Algérie, un véritable mur pour, disent les officiels marocains, «sécuriser cette frontière». Deux questions : d’où vient la drogue qui menace la santé de la jeunesse algérienne ? Où vont les produits que l’Etat algérien subventionne. Une seule réponse : le Maroc. Autre fait : certaines informations indiquent que le Maroc veut remplir la fonction d’obstacle à l’aboutissement du délicat processus de paix au Mali, sans doute parce que le statut de chef de file des négociateurs a été reconnu et accordé à notre pays par l’Organisation des Nations unies, l’Union africaine et l’Union européenne. Enfin, le Sahara Occidental : le Maroc n’a aucun droit sur ce territoire dont l'Espagne continue d'être la puissance administrante de jure, sur la base des résolutions des Nations unies. Ce n’est pas le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui le dit. C’est un juge espagnol, Pedro Rubira.
K. M.
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