Que cache cette soudaine multiplication des «Travel Warnings» sur l’Algérie ?
Les ministères des Affaires étrangères diffusent régulièrement des «Travel Warnings» ou «Consignes de voyage» pour attirer l'attention de leurs ressortissants qui voyagent à l’étranger, à un titre ou à un autre, sur les éventuels dangers et risques qu'ils courent durant leur séjour dans ces pays, surtout lorsque ces pays font face à des troubles (terrorisme, grèves, manifestations, épidémies, catastrophes naturelles, etc.) qui pourraient porter préjudice à leurs vies ou à leurs biens. De manière automatique et quasi routinière, les ambassades et consulats de ces pays reprennent généralement ces consignes sur leurs sites internet, à titre préventif, afin de dégager leurs responsabilités au cas où leurs ressortissants rencontraient des difficultés lors de leurs déplacements dans les pays d'accueil et ne suivraient pas leurs consignes, qui sont régulièrement mises à jour, au fur et à mesure de l'évolution de la situation politique, économique et sociale dans les pays d'accueil. Qu'est-ce qui a motivé les derniers «Travel Warnings», au ton quelque peu alarmiste et comminatoire, émis en quelques jours successivement par le département d'Etat américain et le ministère italien des Affaires étrangères ? Les dangers auxquels ils font référence se situent dans les pays voisins et non pas en Algérie. Pour le MAE algérien, rien absolument rien de sérieux ne justifie ces «Travel Warnings» et les considère, globalement et dans le détail, comme un «non-événement», vu la situation normale dont jouit notre pays. Ces «Travel Warnings» seront-ils suivis par d'autres émanant d'autres pays occidentaux ou se limiteront-ils à ces deux pays ? Wait and see ! En tous les cas, même si ces tentatives de pression et d' isolement dangereux et programmé de notre pays ne semblent pas inquiéter outre mesure les aventuriers, cupides et obstinés du clan présidentiel, qui persévèrent dans leur fuite en avant suicidaire, malgré leur mise en quarantaine sur les plans interne et externe, notamment après la mascarade du 17 avril 2014, qui leur a permis d’imposer, par la force et la fraude massive, leur candidat, dans l'incapacité physique, mentale et morale d'assumer correctement ses lourdes charges constitutionnelles, elles suscitent néanmoins chez les observateurs des questions auxquelles ils souhaiteraient avoir des réponses plus convaincantes, notamment concernant leurs motivations réelles. Sinon, une protestation diplomatique plus ferme devrait alors être introduite auprès de ces deux pays amis pour dénoncer leur «agression» gratuite, afin d'éviter qu'elle ne fasse tache d'huile.
Rabah Toubal