Djezzy lance un sondage pour comprendre les raisons de sa chute
Nous apprenons de sources concordantes que l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy a lancé un sondage pour essayer de recenser les causes de la chute du nombre d’abonnés. Djezzy, qui a été racheté en partie par l’Algérie, mais qui garde pour le moment le même staff dirigeant, a perdu du terrain au profit de ses deux concurrents, l’opérateur historique Mobilis et Ooredoo. Après avoir longtemps caracolé en tête des ventes depuis son arrivée sur le marché algérien grâce à des facilitations du gouvernement au lendemain de l’élection d’Abdelaziz Bouteflika en 1999, l’opérateur de téléphonie mobile qui était détenu par l’Egyptien Naguib Sawiris a entamé une chute vertigineuse depuis novembre 2009. En effet, suite aux incidents qui ont émaillé la rencontre de football entre l’équipe nationale algérienne et son homologue égyptienne, dans le cadre des éliminatoires pour la Coupe du monde de 2010, les clients algériens de Djezzy ont migré par centaines de milliers vers les deux autres opérateurs. Une situation qui s’est aggravée après que le fisc algérien a commencé à fouiner dans les affaires scabreuses de cet opérateur qui a eu maille à partir avec les services fiscaux égyptiens et italiens. Acculé et malgré plusieurs vaines tentatives de maintenir sa mainmise sur la marque, Naguib Sawiris, qui est allé jusqu’à actionner les tribunaux internationaux contre l’Etat algérien, a fini par céder. C’est ainsi qu’il vendra ses parts au groupe russo-finlandais VimpelCom, tandis que l’Etat algérien rachetait 51% des parts de la compagnie pour la bagatelle de quatre milliards de dollars. Le lancement tardif de la 3G a achevé d’affaiblir Djezzy qui n’arrive pas à reprendre sa place de leader, malgré une forte demande, une fausse publicité et un soutien à peine voilé de certains responsables politiques, dont un ministre qui fut employé par Orascom Telecom Algérie dès son retour d’exil jusqu’à sa désignation dans le gouvernement Sellal.
Karim Bouali