Acteurs et réalisateurs américains forcés à soutenir Israël pour sauvegarder leur carrière à Hollywood
A Hollywood, l’état-major général de la propagande pro-israélienne, il n’y a pas que les acteurs qui font montre de compassion envers les victimes palestiniennes qui se font taper sur les doigts. Les magnats du 7e art se font aussi tirer les oreilles pour leur «mollesse face à l’agression du Hamas contre Israël». Et les dirigeants du sionisme mondial le font clairement savoir. Une contre-offensive du gotha de la fiction hollywoodienne est venue contrer les voix de certains acteurs et réalisateurs qui se sont élevées pour dénoncer le massacre de civils à Ghaza par l’armée israélienne avec la bénédiction des capitales occidentales, Washington en tête. Mais la mainmise du lobby sioniste sur les vendeurs de rêves est telle que tout «égarement» en matière de fidélité à Israël est systématiquement puni. Il en est ainsi de plusieurs acteurs qui risquent de voir leur carrière professionnelle brisée suite à leur position contre l’agression israélienne. «Quand Israël est en guerre à Gaza, le silence de Hollywood est d’or», écrit la journaliste Danielle Berrin dans Jewish Journal, signalant au passage que «d’éminents dirigeants de l'industrie du divertissement qui ont récolté de l'argent pour Israël, et accepté des prix d'organismes pro-israéliens par le passé, se sont murés dans le silence». «Ces derniers mois, rappelle Danielle Berrin, Barbra Streisand a publié des déclarations sur le mariage homosexuel et le changement climatique, mais rien sur la bande de Gaza.» Les partisans les plus zélés d’Israël ont été peu loquaces, préférant soutenir l’Etat hébreu quand la situation est calme au Proche-Orient et faire profil bas quand les choses se corsent. Les acteurs Penelope Cruz et Javier Bardem, qui ont dans un premier temps pris fait et cause pour les Palestiniens de Ghaza, victimes de l’agression israélienne, ont mis de l’eau dans leur vin depuis qu’ils ont été menacés de boycott à Hollywood. Les deux vedettes du grand écran affirment désormais «condamner la violence d’où qu’elle vienne». Israël pourra toujours compter, néanmoins, sur Dean Cain, qui incarna Superman dans les années 1990. Pour lui, «c’est Israël qui représente le mieux la vérité, la justice et le modèle américain». Cet acteur, dont le rôle au cinéma consiste à sauver des vies et traquer les méchants sans relâche, estime qu’«Israël comme les Etats-Unis sont une démocratie menacée par les terroristes». Une panoplie d’acteurs et de réalisateurs de renom, à l’instar de Woody Allen, rejoint ce «paladin vertueux», considérant qu’Israël est «dans son droit» et que tous les problèmes «viennent des Arabes». Ces mêmes Arabes qui se bousculent à l’entrée des salles obscures pour se gaver d’illusions et s’extasier devant des comédiens aliénés qui, comme leur nom l’indique, jouent la comédie.
M. Aït Amara