Décès d’Ebossé : le Syndicat des footballeurs professionnels appelle au «gel temporaire» de la FAF
Dans une lettre ouverte «à tous ceux qui se définissent comme responsables du football national», et dont une copie est parvenue à notre rédaction, le Syndicat national des footballeurs professionnels algériens (SNFPA), que préside l'ancien arbitre international Mohamed Sendid, accuse le président de la Fédération algérienne de football d’être le premier responsable de la crise du football algérien. Pour le SNFPA, la véritable cause du drame qui a coûté la vie au joueur de la JSK au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou est «la manipulation de fortes sommes d’argent incontrôlables» à travers lesquelles les responsables du football national «versent dans un nouveau genre de commerce informel, créant ainsi le marché du néant». Ce dernier, regrette le SNFPA, «est attisé par certains responsables de clubs pour justifier les échecs de leur équipe». Le Syndicat des footballeurs professionnels note que les responsables de la Fédération algérienne de football et les dirigeants des clubs «persistent dans les mêmes erreurs et restent dans le même objectif principal et honteux qui provoque continuellement des problèmes dans les compétitions nationales, tels que l’instauration du pseudo-professionnalisme faussement initié par la FAF». Si bien, pense le SNFP, que le caillou qui a tué Albert Ebossé a été «indirectement lancé par tous les responsables du football» qui privilégient «la politique de l’argent au détriment de la formation au sein des clubs algériens». L’ancien arbitre international ne mâche pas ses mots, accusant les dirigeants des clubs «imbus de leur personnalité» de «ne chercher que le résultat immédiat». «C’est de l’inconscience», fulmine-t-il, visant apparemment, sans le citer, le président de la JSK, Mohand-Chérif Hannachi. Le SNFPA critique en des termes acerbes la FAF et son président, Mohamed Raouraoua, qui règne en seul maître des lieux : «N’a-t-on pas vu les membres de l’assemblée générale de la FAF adopter les bilans sans les discuter, en un laps de temps très court, au nom d’une aveugle démocratie (…) dans le cadre d’une politique bien étudiée par leur chef de file ?» dénonce le syndicat. Selon Mohamed Sendid, Mohamed Raouraoua est adoubé par ses postes au sein de la Confédération africaine de football (CAF) de la Fédération internationale de football (Fifa) et de l’Union nord-africaine de football (Unaf). Le SNPFA, qui estime que «la violence provient du système de gestion et la manipulation d’énormes sommes d’argent devant l’absence de contrôle de la FAF», s’interroge : «Où en est-on avec la commission de contrôle et de suivi des clubs professionnels de la FAF, et pourquoi les instances concernées n’ont-elles pas réagi ?» Aussi, le Syndicat national des footballeurs professionnels algériens appelle-t-il le ministère des Sports à «geler temporairement la Fédération algérienne de football et toutes les compétitions des adultes» et à «organiser une conférence nationale sur le football».
Karim Bouali