Martyrs du devoir
Par Kamel Moulfi – La bonne nouvelle de ce samedi concernant la libération de Mourad Guessas et Kedour Miloudi, qui faisaient partie des sept diplomates algériens enlevés le 6 avril 2012 au Nord-Mali, est entachée par la tristesse ressentie à l’annonce du décès, alors qu’il était prisonnier et loin de sa famille, du consul Boualem Sayes, «des suites d'une maladie chronique». Cette tristesse est aggravée par le rappel de l'assassinat – que le gouvernement algérien qualifie d’odieux – du diplomate Tahar Touati. Dans le communiqué repris par l’APS, le gouvernement estime que la mort du consul constitue, elle aussi, un assassinat et considère les deux diplomates, Boualem Sayes et Tahar Touati, comme des martyrs du devoir. Le communiqué du ministère des Affaires étrangères a précisé que cette libération est intervenue «dans le respect de la position doctrinale de notre pays et de ses engagements internationaux en refusant tout paiement de rançon». Le ministère des AE ne donne toutefois aucune indication sur les circonstances qui ont conduit à la libération de ces deux derniers otages, ainsi que celle des trois autres qui était intervenue auparavant. Depuis l’enlèvement, imputé au Mouvement pour le jihad et l'unicité en Afrique de l'Ouest (Mujao), les officiels algériens ont à plusieurs reprises fait des déclarations rassurantes sur le sort des diplomates retenus en otages. Mais, à aucun moment, les responsables algériens n’ont laissé filtrer la moindre indication sur l’identité des personnes ou la nature des mouvements qui ont été sollicités pour faire libérer nos diplomates. L’objectif constamment proclamé par les autorités algériennes était d’obtenir une libération sans conditions. L’Algérie a, en tout cas, vite tiré la leçon de Gao. En mai dernier, l’ensemble des diplomates algériens en Libye et leurs familles avaient été évacués face au risque d’attaque contre la représentation diplomatique algérienne.
K. M.
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