Coupure d’eau générale et ébullition sociale à Béjaïa
La majeure partie des communes de la wilaya de Béjaïa a passé toute la journée de lundi sans eau dans les robinets, à cause d’un blocage inopiné survenu au niveau du barrage Tichy-Haf qui alimente depuis quatre ans toutes les villes et bourgades situées sur les deux rives de la vallée de la Soummam, jusqu’au chef-lieu de wilaya. Selon nos informations, la coupure est due à un mouvement de protestation entamé par les habitants d’un petit hameau proche du barrage de Tichy-Haf, dans la commune d’Akbou, à 67 km au sud-ouest de Béjaïa. Les citoyens se plaignent d’une pénurie d’eau qui perdure dans leur village, en estimant invraisemblable que cela se passe à quelques centaines de mètres du barrage. Comment ces habitants en colère ont procédé à la fermeture d’un ouvrage aussi stratégique et priver, ainsi, toute une wilaya de cette substance vitale durant une journée entière en ces temps de canicule ? Tel est le mystère auquel les citoyens ne trouvent pas de réponse. Mais ce qui intrigue le plus, c’est cette montée fulgurante des mouvements de protestation sociale autour de la région d’Akbou depuis quelques semaines, à l’orée d’une rentrée sociale qui s’annonce très houleuse. En plus des récurrentes fermetures de la RN26 au niveau du village Colonel-Amirouche (ex-Rickey) par les citoyens qui se disent lésés par les autorités dans les indemnisations proposées aux propriétaires de terres sur lesquelles le tracé de la pénétrante est prévu, la région a vécu une journée mouvementée, vendredi dernier, suite à une altercation entre un citoyen du village Helouane et le président de l’APC d’Ouzellaguene. Insulté et agressé par un jeune citoyen lors d’un rassemblement des riverains pour protester contre la construction d’une plateforme pour le montage d’une usine sur un espace exploité par les jeunes villageois comme terrain de football, le P/APC a porté plainte contre son agresseur. Mais cela n’a fait que courroucer davantage les villageois qui ne veulent pas lâcher du lest.
Rabah Aït Ali