L’ANP dérange
Par Kamel Moulfi – Notre armée fait parler d’elle. Pas seulement à l’intérieur du pays, à travers les déclarations de personnalités algériennes qui lui rendent un véritable hommage en souhaitant qu’elle apporte sa contribution – tous évitent le verbe «intervenir» – à la sortie de l’impasse dans laquelle se trouve la classe politique, opposition et pouvoir confondus. A l’extérieur aussi, mais plutôt par malveillance, à entendre ceux qui jasent de voir l’ANP se consacrer à sa modernisation et à sa professionnalisation, appuyées sur un effort continu de formation et d’organisation, le tout absolument indispensable, vu les graves menaces qui pèsent sur notre pays, pour remplir ses missions constitutionnelles : la défense de l’intégrité du territoire national et la protection des biens et des personnes. Un organisme français, Oxfam France pour ne pas le citer, s'offusque de ce que l'Algérie dépense des milliards de dollars en armements. Bien sûr, cet organisme et ces experts auraient sans doute souhaité que Bernard-Henri Lévy «volât à notre secours» comme il l'a fait en Libye où il a pu désintégrer ce pays en un tournemain. Si un tel «exploit» est impossible en Algérie, c’est justement grâce aux capacités de notre armée. Un expert faisait remarquer, sur ce même site (voir article d’Algeriepatriotique du 1er septembre 2014), que «l'armée algérienne n'a rien à envier aux grandes armées occidentales, armement nucléaire exclu» et, évidemment, cela dérange. Nous ne sommes pas des va-t-en-guerre, mais, dans le contexte actuel, on ne peut qu'encourager l'effort de modernisation de l'ANP, afin que chacun sache ce qu’il risque s’il nous cherche. Cela dit, l’organisme français qui s’inquiète de la part du budget national accordé à l’institution militaire omet sciemment de préciser que les capacités, en équipements, mais aussi en organisation et en formation, acquises par l’ANP, financées sur le budget de l’Etat, sont au service de la population. Notre armée l’a prouvé dans les situations d’urgence, comme les inondations de Bab El-Oued, en novembre 2001, ou le séisme de Boumerdès, en mai 2003, où, avec ses éléments, ses moyens et son organisation, elle a été au centre du dispositif de secours, en complète synergie avec le «monde civil».
K. M.
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