Posture démagogique
Par Meriem Sassi – 8 600 000 élèves des trois paliers scolaires reprendront le chemin de l'école ce dimanche, annoncent les responsables en charge du secteur de l’éducation. D’autres chiffres sont également égrenés, pour ne pas déroger à la règle, par les pouvoirs publics qui ont toujours délibérément choisi d’asséner des nombres, en quantité, censés donner de l’ampleur à leur action et marquer les esprits des citoyens. Des chiffres concernant le nombre d’écoles réceptionnées, de manuels scolaires édités, de recrutements de personnel enseignant, de trousseaux scolaires offerts aux démunis… sont communiqués par les responsables à chaque rentrée scolaire. Cette année encore, rien n’a changé. Il est désormais clair que la propension à privilégier la politique des chiffres est toujours de mise malgré les changements intervenus à la tête du ministère de l’Education nationale. L’espoir suscité par les nouvelles nominations s’estompe à mesure que les mois passent. Au lieu de repenser en profondeur les programmes scolaires et les méthodes d’enseignement, régler le problème de la surcharge des classes et casser une fois pour toutes le tabou de la médiocrité qui s’est installée depuis plusieurs années à tous les nouveaux de l’enseignement, les nouveaux responsables du secteur clé de la formation dans notre pays se contentent de replâtrages et d’effets d’annonces outrancièrement ornés de chiffres. Le malaise est pourtant grand et les parents d’élèves sont démunis face aux mesures de façade annoncées, telles que l’allégement du cartable ou l’interdiction des pantacourts en classe. Rien de tout cela n’a pourtant de sens, tant les dégâts occasionnés par vingt ans de gestion catastrophique de l’école sont énormes. Malgré cela, le gouvernement se complaît dans une posture démagogique qui va finir par causer la désintégration pure et simple de l’école algérienne.
M. S.
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