Mezri Haddad répond à Bernard-Henri Lévy : «Vous ne connaissez rien à la pensée islamique !»
L’ignorant Bernard-Henri Lévy vient de se faire remonter les bretelles par le philosophe tunisien Mezri Haddad qui a décidé de croiser le fer avec lui sur le terrain académique à propos d’un thème, l’islamisme, pour lequel il lui reproche «ses égarements, ses errements et, plus grave encore, son ignorance de la pensée philosophique et théologique islamique». Mezri Haddad a choisi le même support médiatique, Le Figaro, pour mettre en pièces les idées fausses et trompeuses exprimées dans ce quotidien par Bernard-Henri Lévy. Ce dernier part «d'une connaissance imparfaite de l'islam et du monde musulman», fait remarquer Mezri Haddad qui estime que là se trouve l’explication au fait que Bernard-Henri Lévy en est arrivé «à épouser l'islamisme "modéré" et à soutenir les hordes fanatisées du "printemps" dit arabe». C’est cette ignorance crasse de Bernard-Henri Lévy qui lui fait dire n’importe quoi, notamment à propos du djihadisme. Il ne peut pas savoir, comme le lui rappelle Mezri Haddad, ancien ambassadeur de la Tunisie auprès de l'Unesco, bien placé pour en parler en sa qualité d’auteur d'essais sur la réforme de l'islam, que «c'est l'islamisme des Frères musulmans (1928) qui est la cellule mère du djihadisme, du khomeynisme, du talibanisme, d'Al-Qaïda, du Hamas, de Boko haram, d'Ansar Al-charia, de l'AKP, d'Ennahda, du FIS…». En partant de ses observations sur le terrain concret de la lutte antiterroriste dont il était un acteur direct, en sa qualité de chef d’état-major, le regretté général de corps d'armée Mohamed Lamari avait eu à faire remarquer la différence entre le terrorisme, vaincu, et l’islamisme, qui peut lui survivre, réalimentant à nouveau la menace. Au passage, Mezri administre un véritable cours de stratégie à Bernard-Henri Lévy qui s’est laissé aller irrémédiablement vers la malhonnêteté intellectuelle par soutien aveugle au sionisme. «La différence entre un Erdogan ou un Ghannouchi et un Ben Laden ou Abou Bakr Al-Baghdadi, calife autoproclamé de l'EI, poursuit Mezri Haddad, n'est donc pas une différence de nature, mais de stratégie ou plus exactement de tactique. En cela, la perspective machiavélienne centrée sur le réajustement des moyens par rapport aux fins devrait davantage nous éclairer : dans la doctrine islamiste, l'islam est un moyen religieux au service d'une fin politique, le pouvoir, tout le pouvoir, rien que le pouvoir.» En fait, plutôt que se mêler les pinceaux entre djihadisme et islamisme, une question qui le dépasse, Bernard-Henri Lévy devrait regarder du côté du sionisme dont la débâcle a été annoncée par l’échec de l’agression lancée par ses amis, Netanyahu et consorts, contre Ghaza et le reste de la Palestine occupée. Les œillères qu’il porte comme des lunettes lui évitent de percevoir cette issue fatale tout en lui permettant de chercher dans les pays musulmans des motifs pour étaler son ignorance, et des faits à instrumentaliser pour les besoins de sa propagande mensongère.
Houari Achour