Les Patriotes : «L’Etat doit reconnaître nos sacrifices !»
La Coordination des Patriotes de Tizi Ouzou vient de lancer un appel pressant pour une reconnaissance par l’Etat des sacrifices consentis durant les années noires du terrorisme. Se disant «délaissés et confinés dans un manque de reconnaissance, aussi bien symbolique que matérielle, par les autorités en charge de la gestion de notre dossier», les Patriotes de la wilaya de Tizi Ouzou réitèrent leur appel pour «une reconsidération immédiate» de leur cas et «une reconnaissance solennelle » de leur combat «pour la sauvegarde de la République algérienne». Face à cette situation qui s’apparente à «une mise sous scellés qui ne dit pas son nom» du dossier des Patriotes, la Coordination appelle à l’intervention des hauts responsables de l’Etat, à leur tête le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, «pour procéder à une prise en charge effective» des revendications. Les concernés qui misaient sur les promesses des autorités se sentent aujourd’hui leurrés. La promulgation de la loi de finances 2014 avait donné beaucoup d’espoir à ces combattants de la République, puisque l’article 77 prévoyait une réponse positive aux revendications d’ordre matériel de cette catégorie. L’article en question stipule, en effet, que «les citoyens volontaires ayant participé aux côtés de l’Armée nationale populaire à la lutte contre la subversion et le terrorisme, postérieurement à 1992, conformément à la réglementation en vigueur, ouvrent droit à une pension de retraite proportionnelle exceptionnelle et au rachat, sur le budget de l’Etat, des cotisations de sécurité sociale et de retraite». «Cependant, explique la Coordination des Patriotes de Tizi Ouzou, en plus de la non-prise en charge de la dimension symbolique de la question, qui demeure d’une pertinence indéniable pour nous autres patriotes, après neuf mois d’attente, cette décision n’a pas été suivie d’effet, ce qui n’a pas été expliqué au demeurant, alors que la situation de nombre de Patriotes se dégrade davantage tandis que le sentiment d’abandon et d’injustice gagne en continu les esprits». «Le manque de reconnaissance, serait-elle symbolique, est venu intensifier davantage le sentiment d’abandon dans lequel nous vivons.» Les Patriotes ne manquent pas de rappeler tous les sacrifices consentis durant la décennie noire, ainsi que les effets psychologiques et sociaux de cette période sur toute la société, mais aussi sur cette catégorie à l’avant-garde de la lutte antiterroriste. «La violence qui a caractérisé cette période est telle que, aujourd’hui encore, nous subissons toujours les retombées néfastes tant au plan psychologique, social, économique et politique. En effet, ayant sacrifié notre temps, nos moyens, nos familles et, parfois, nos carrières professionnelles dans le cadre de la lutte antiterroriste, nombre d’entre nous vivent aujourd’hui dans des conditions familiales et sociales très difficiles, voire pénibles.»
Amine Sadek