L’argent du «vieux»
Draham el-mach'hah yakoulhom el-martah, dicton algérien. Traduction : l'argent de l'avare sera dilapidé par le fainéant. Ce «fainéant» – souvent le ou les descendants de cet avare ou, s'il n'en a pas, un ou des ayants droit – n'a fait aucun sacrifice pour mériter cet argent ou en connaître la valeur. Il ne devait qu'attendre allégrement la mort du parent cupide et obstiné en question pour hériter de sa fortune, accumulée au prix d'énormes et souvent douloureux sacrifices consentis par lui et imposés à sa famille. Ainsi, par exemple, les 500 milliards de dollars de réserves que l'Algérie aurait, selon l'ancien gouverneur de la Banque d’Algérie, M. Hadj Nacer, accumulés et déposés dans des banques étrangères à des taux d'intérêt insignifiants, aux dépens de la santé, de l'éducation et de la bonne nutrition de notre génération, livrée au chômage chronique et à d'autres maux et fléaux sociaux, en un mot aux dépens du développement, industriel, économique et social du pays, seraient dilapidés et gaspillés par les générations futures. C'est tout simplement injuste ! Faute de pouvoir obtenir notre bénédiction, nous qui connaissons très bien les frasques, abus, méfaits et forfaits qui sont les siens et l’œuvre des prédateurs de son clan, le vieux cherche à avoir la baraka des générations futures. Ils se vengent donc de notre génération, comme ils peuvent ! Bien sûr, les dirigeants autoproclamés de notre pays, qui s'imposent à nous par la force et la fraude massive, en plus de la dilapidation et des détournements des biens et deniers publics, dont les scandales sont nombreux et réguliers jusqu'au sommet de l'Etat, eux, ils vivent dans un luxe indécent. Leur avarice, leur cupidité et leur voracité, ils ne l'appliquent qu'au peuple qu'ils méprisent du fond de leurs palais-bunkers. Yaklou fi el ghella oua issebou fi el mella. En tout état de cause, malgré tous ces milliards, l'Algérie reste l'un des pays où la saleté et la tristesse sont reines. En effet, ce que ces incompétents notoires n'arrivent pas à salir par la corruption et la compromission, ils le laissent crouler sous les ordures de toutes sortes, qui envahissent les rues et les places de nos villes et villages sans âme.
Rabah Toubal