Ce qui compte…
Par Kamel Moulfi – Classée première en Afrique par la FIFA, pour la seule prestation de footballeurs professionnels majoritairement venus de l’étranger, l’Algérie occupe, dans cette discipline, un rang peu honorable pour le reste. La preuve : notre pays n’a pas été retenu pour organiser la Coupe d’Afrique des nations (CAN), ni en 2019, ni en 2021, ni en 2023 ! Les médias nationaux ont-ils raison de s'en offusquer ? Pourquoi donc l’Algérie en organiserait-elle une ? Certes, en apparence, elle a tout pour gagner les suffrages dans la désignation du pays africain en mesure d’abriter une compétition internationale à l’échelle du continent. Il suffit de rappeler que c’est le premier pays en Afrique pour la constitution de réserves de change et également pour la détention de réserves officielles en or. Mais l’Algérie a-t-elle des stades aux normes ? Un public respectueux et discipliné ? Des familles dans les tribunes ? Un championnat capable de fournir à l'équipe nationale l'essentiel de ses joueurs sans devoir recourir aux championnats européens pour ce faire ? Au contraire, le football algérien est assimilé aujourd’hui à un professionnalisme débridé, traduit dans des salaires inimaginables et dans des magouilles contraires à l’éthique sportive. Si les discours creux et pompeux peuvent servir à tromper l'opinion publique nationale (et encore), hors de nos frontières, ils ne sont d'aucune utilité ; chez la FIFA et la CAF, seuls les actes comptent ! Quels sont les pays retenus ? Pour 2019, le Cameroun, avec peut-être un avantage symbolique, c’est la patrie d’Issa Hayatou, le président de la CAF, et du footballeur camerounais Albert Ebossé, tué par un projectile lors d’un match de championnat, le 23 août à Tizi Ouzou ; pour 2021, la Côte d’Ivoire, malgré des risques sanitaires effrayants comme celui du virus Ebola ; et pour 2023, la Guinée, actuellement inconnue dans la famille du football africain. Devant ce résultat, la déception chez ceux qui y ont cru laisse place à l’inquiétude qui s’empare de tous, car si l’Algérie a été devancée par ces trois pays, il faut croire que les perspectives ne sont pas prometteuses et encore moins rassurantes. Il reste le faux espoir que l’Algérie soit sollicitée pour «boucher le trou» créé par la défection de la Libye pour 2017. La CAF pourrait forcer la main à nos dirigeants, en pensant qu’ils n’ont pas le choix s’ils veulent redorer leur blason.
K. M.
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