MSP : «La désignation de Miloud Chorfi est une violation de la loi»
La vague de réactions hostiles à la désignation de Miloud Chorfi à la tête de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel se poursuit. Ainsi, pour le Mouvement de la société pour la paix (MSP), cette nomination «confirme la volonté du pouvoir de verrouiller le champ médiatique». Ce parti considère cette décision comme un pas en arrière, «après tous les espoirs suscités par la loi sur l’audiovisuel, qui reste à ce jour handicapée par l’absence d’un cahier des charges régissant le fonctionnement des chaînes de télévision satellitaires qui continuent à évoluer dans une situation d’illégalité», indique un communiqué du parti d’Abderrazak Mokri, signé par son secrétaire national aux affaires politiques et économiques. «Loin de personnaliser le problème, explique le communiqué, la désignation du président de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel est une violation flagrante de la loi 14-04 de février 2014, notamment dans son article 61 qui stipule que «le mandat du membre de l’Autorité de régulation est incompatible avec tout mandat électif (…) ou responsabilité exécutive dans un parti». Tout en exprimant son rejet et son indignation «contre la violation de la loi de cette façon», le MSP estime que cet «abus risque d’en appeler d’autres à l’avenir et surtout d’hypothéquer les chaînes de télévision satellitaires entre les mains de ceux qui sont désormais légalement habilités à accorder des autorisations et à distribuer la manne publicitaire». Enfin, le MSP juge que «ce démarrage illégal de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel dénote le peu de cas que font les pouvoirs publics des libertés et des droits individuels et collectifs garantis par la Constitution et par la loi».
R. Mahmoudi