Les moyens déployés par l’ANP en Kabylie sont plus importants que ce que rapportent les médias

La plupart des journaux, relayant des informations données par des agences de presse étrangères, ont parlé d’une mobilisation de 1 500 à 2 000 hommes pour traquer le groupe terroriste auteur de l’enlèvement du ressortissant français Hervé Gourdel, dimanche dernier, près de Tikjda, en Kabylie. Selon nos sources, ces chiffres sont exagérément sous-estimés. Car il faut savoir que la force mobilisée ne s’occupe que des opérations de ratissage. A ce déploiement, il faut ajouter toutes les unités de secteurs de la wilaya de Tizi Ouzou et de ceux des wilayas limitrophes (Bouira, Boumerdès et Béjaïa), intégrant aussi Sétif, Jijel et Mila, qui, elles, sont chargées des bouclages, actions qui nécessitent généralement de très grands renforts. Le tout augmenté des unités d'appui et d'intervention, telles que les unités para-commandos, de renseignement et de reconnaissance terrestre et aérienne. En réalité, nous ne sommes pas loin d'une dizaine de milliers d'hommes, soutenus par une logistique importante. La mobilisation des forces de police et des services de sécurité, visible à Alger et dans les villes, autour des ambassades et consulats étrangers, est aussi à mettre sur le compte de l'opération. C'est en fait toutes les forces de sécurité et, par-là, tous les moyens du pays qui ont été mobilisés dans cette affaire. Sans compter ce que tout cela doit coûter aux caisses de l’Etat. Et cela promet d’être long. Car les opérations de recherche dans les massifs montagneux de Kabylie ne doivent pas baisser d’intensité, maintenant que le sort de l’otage français est connu. Ce sera sans doute le coup d’envoi à une vaste opération de lutte contre les dernières poches terroristes dans tout le pays. Cet acte terroriste aura en fait servi, pour les forces chargées de la lutte antiterroriste, de révélateur des capacités de nuisance des groupuscules terroristes qui tentent de se redéployer, comme toujours, à travers des coups à forte résonance médiatique. Incapables de prétendre à une occupation en surface, ils pourraient s’adonner à des actions isolées du type coup de main, inspirées de la guérilla, telles que la prise d'otage. Aussi, les forces combinées, sous le commandement de l’ANP, s’engagent à ce que «les opérations de lutte antiterroriste et la poursuite de ces criminels, où qu’ils se trouvent, demeurent toujours en vigueur, avec abnégation et détermination, jusqu’à leur élimination totale et la purification du pays de leurs actes abjects», affirme le ministère de la Défense nationale dans un communiqué rendu public suite à l’annonce de l’exécution du ressortissant français par les terroristes mercredi dernier.
R. Mahmoudi