Le rôle du «qui tue qui» dans le renforcement du terrorisme ou comment Gèze a «tué» Gourdel
L’onde de choc médiatique suscitée par la décapitation du touriste français Hervé Gourdel est sans précédent en France. De nombreuses voix continuent de dénoncer et condamner cette barbarie et appellent à combattre sur tous les fronts (politique, médiatique, diplomatique et militaire) les terroristes où qu’ils se trouvent. Un imposant rassemblement et une marche ont eu lieu hier samedi à Nice pour s’élever contre le terrorisme qui menace la planète entière. Mais dans ce même pays «épris de liberté», des voix, devenues certes dans ces nouvelles circonstances dramatiques moins audibles qu’il y a 20 ans, tentent, désespérément, de semer le doute dans les esprits en distillant des éléments de langage qui nous rappellent, à juste titre, le jargon employé pendant la décennie noire pour désigner les terroristes du GIA en Algérie. Ainsi, la formule affectionnée par les partisans du «qui tue qui», à savoir «opposition armée au régime d’Alger», a été ressortie la semaine dernière sur un plateau de télévision. Elle a été prononcée, toute honte bue, par un ancien patron de la DGSE qui cherchait visiblement à nuire à la réputation de l’armée algérienne, pleinement engagée dans la lutte contre le terrorisme depuis un quart de siècle. Il s’agissait là d’une nouvelle manœuvre pour influer l’opinion des Français qui découvrent, choqués et consternés, l’horreur des groupes terroristes qui n’ont ni foi ni loi. Alors que l’Algérie les combattait, seule et avec des moyens rudimentaires, ces groupes terroristes (l’AIS, le GIA et par la suite le GSPC) bénéficiaient des années durant d’un «soutien politique majeur» en France, où ils étaient traités comme des opposants à un coup d’Etat militaire. On les avait ainsi encouragés et galvanisés pour qu’ils commettent plus de massacres. Il faut souligner, maintenant que le monde entier fait face au terrorisme des plus barbares, que des Français (politiciens, dirigeants et journalistes) entretenaient délibérément durant les années 90 le flou sur les véritables auteurs des attentats et des massacres de citoyens en Algérie, accusant ouvertement l’armée algérienne d’en être responsable. Certains politicards et journalistes étaient allés jusqu’à encenser les actions meurtrières du GIA en les qualifiant non pas d’actes terroristes, mais plutôt d’«actes de résistance». Ces prometteurs de la thèse du «qui tue qui» ont ainsi dédouané le GIA de ses crimes en œuvrant à faire porter, vainement, la responsabilité des massacres en Algérie à l'armée. Aujourd'hui, si un ressortissant français a été exécuté en Algérie, c'est en partie parce que les artisans du «qui tue qui» ont tout fait pour fragiliser l'armée qui combattait le terrorisme. Et le principal «animateur» de cette action machiavélique n’est autre que le sinistre François Gèze, agent de la DST qui s’est spécialisé dans l’édition de «livres» écrits par lui et signés par des félons algériens. Non seulement cette méthode a semé le doute en France et dans le monde, mais elle a poussé les terroristes à commettre plus de crimes et de massacres. Si cette «offensive médiatique» n’a jamais affecté les troupes de l’ANP chargées de la lutte antiterroriste, elle a en revanche grandement stimulé les organisations terroristes infestant le territoire national pour continuer de tuer des Algériens et des étrangers.
Rafik Meddour