Daech : Marine Le Pen appelle la France à s’appuyer sur l’Algérie «qui a une grande expérience»
Invitée aujourd'hui mardi sur l’antenne arabophone de France 24, la présidente du Front national (FN) s’est attaquée avec virulence à la politique menée par le gouvernement de son pays pour lutter contre l’organisation terroriste de l’Etat Islamique en Irak et en Syrie. Marine Le Pen estime ainsi que, dans cette guerre, «la France doit choisir ses alliés». «Le Qatar et l’Arabie Saoudite ont aidé et financé les terroristes», affirme-t-elle en expliquant qu’il vaudrait mieux s’appuyer sur des pays comme l’Algérie qui «a une grande expérience» dans la lutte contre le terrorisme ou encore sur les Emirats arabes unis ou l’Egypte, «conscients du danger». Dans le même registre, la passionaria de l’extrême droite française brocarde l’actuel gouvernement pour son alignement sur la politique américaine à travers sa participation à la coalition conduite par les Etats-Unis, qu’elle qualifie de «nation la plus discréditée dans la région dans l’histoire récente». Et d'appeler à «retrouver une cohérence» en matière de politique étrangère. Celle de la France «titube comme un canard sans tête», lance-t-elle. Interrogée sur les répercussions que peut induire, dans son pays, cet engagement offensif de la France dans les opérations menées en Irak et en Syrie, la présidente du Front national a tenu à dénoncer le «sentiment d’amalgame» entre Français musulmans et fondamentalistes, créé, selon elle, par «la classe politique française et les médias français, mais aussi par les associations dites représentatives qui, pendant des années, ont accusé d'islamophobie ceux qui dénonçaient le fondamentalisme». Elle suggère d’empêcher les djihadistes français de «revenir en France et leur interdire (notre) territoire» et s’ils ont la double nationalité de les «déchoir de la nationalité française», souligne-t-elle. Pour rappel, la France a décidé de participer aux frappes aériennes contre les positions de l’Etat Islamique en Irak et en Syrie aux côtés des Etats-Unis et des pays arabes, suivis par la Grande-Bretagne dont le Parlement a mandé, en début de semaine, le gouvernement à se joindre à la coalition menée par les Etats-Unis. Le président français a réitéré son engagement à poursuivre les attaques aériennes en Syrie après l’assassinat de l’alpiniste Hervé Gourdel en Algérie, le 24 septembre dernier, mettant ainsi la France dans une situation d’affrontement direct avec le réseau terroriste qui avait menacé ce pays de représailles.
R. Mahmoudi