Enquête sur la mort de Gourdel : Paris se refuse à tout commentaire
Les autorités françaises se sont montrées très prudentes dans leurs déclarations à la presse sur l’enquête en cours en Algérie pour trouver les ravisseurs du ressortissant français exécuté la semaine dernière en Kabylie. Le ministère français des Affaires étrangères s’est refusé, aujourd’hui, d’émettre le moindre commentaire sur cette enquête que mènent les services de sécurité algériens sur instruction de la justice. «Nous n'avons pas de commentaire à formuler sur les enquêtes judiciaires en cours en France comme en Algérie», a répondu le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal, à la question d’un journaliste qui voulait connaître la position de la France par rapport à ce que font les autorités algériennes dans ce dossier. Le Quai d’Orsay s’est également abstenu de confirmer ou d’infirmer les informations données hier mardi par le ministre algérien de la Justice, Tayeb Louh, selon lesquelles des auteurs de l'enlèvement et de la décapitation d'Hervé Gourdel ont été identifiés. Le porte-parole du Quai d’Orsay a assuré, cependant, que la coopération de la France avec les autorités algériennes est «étroite». « Celles-ci poursuivent activement leurs recherches pour retrouver le corps de notre compatriote et arrêter ses assassins. Les auteurs de cet acte ignoble doivent faire face à leurs responsabilités », a-t-il ajouté. Assurément, dans le cadre de cette coopération accrue entre les deux pays, les informations fournies par Tayeb Louh à la presse algérienne sont communiquées aux autorités françaises en temps réel dans le moindre détail. Dans cette affaire, la France semble ainsi n’avoir de choix que d'attendre les résultats de l'enquête menée par les autorités compétentes algériennes, contrairement au crash du vol AH 5017 d'Air Algérie en juillet dernier. Tayeb Louh avait indiqué que «les premiers éléments de l'enquête avaient permis d'identifier certains des membres du groupe terroriste "Jund al-Khilafa"», lié à l’Etat Islamique (EI), et qui a revendiqué le rapt de Gourdel, le 28 septembre, aux alentours du site touristique de Tikjda.
S. Baker