Pourquoi le FMI a-t-il revu à la baisse à deux reprises ses prévisions sur le PIB de l’Algérie ?
Le taux de croissance du Produit intérieur brut de l’Algérie pour l’année 2014 devrait finalement se situer autour de 3,8%, selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI) qui, à l’occasion, a abaissé ses prévisions de croissance pour la plupart des pays arabes à cause, explique-t-on du côté de l’institution de Bretton Woods, de «l'impact des conflits en cours», à l'exception des Etats pétroliers du Golfe qui continuent à prospérer. C’est la deuxième fois en l’espace d’une semaine seulement que le FMI revoit à la baisse ses prévisions de croissance économique pour l’Algérie. Le Fonds avait légèrement corrigé ses prévisions la semaine dernière à l’occasion du séjour du chef de mission du FMI, Zeine Zeidane, à Alger. En effet, alors que l’institution internationale avait estimé, en mars dernier, le taux de croissance du PIB algérien pour l’année en cours à 4,3%, M. Zeidane a, lors de la conférence de presse qu’il avait animée il y a une semaine seulement, à l’issue de sa mission de consultations dans notre pays, revu à la baisse ces prévisions pour le situer autour de 4%. Dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales, publié ce mardi à l’occasion de la tenue de son assemblée annuelle prévue du 10 au 12 octobre à Washington, le FMI a, de nouveau, révisé légèrement en baisse son pronostic sur la croissance du PIB de l’Algérie, l’estimant à seulement 3,8%. Le FMI revoit aussi à la baisse, mais très légèrement cette fois-ci, ses prévisions sur la croissance en Algérie pour 2015, les ramenant à 4% au lieu de 4,1%, comme annoncé précédemment par l’institution financière. L'institution de Bretton Woods corrige, également, ses estimations concernant la balance des comptes courants de l'Algérie qui serait négative pour s’établir à -3% du PIB en 2014 et à -2,9% en 2015 contre +0,4% en 2013. Dans sa prévision d'avril dernier, le FMI prévoyait une balance de compte courant positive à +0,5% du PIB en 2014 et à -1,3% du PIB en 2015. Concernant l’emploi, le Fonds a revu en hausse le taux de chômage dans le pays en le situant à 10,8% en 2014 et à 11,3% en 2015 contre 9,8% en 2013. En avril dernier, il prévoyait un taux de chômage de 9,4% en 2014 et de 9% en 2015. La question reste posée sur les raisons qui ont amené l’institution de Bretton Woods à corriger ses propres prévisions pour l’Algérie à deux reprises durant l’année en cours. Car aucune référence n’est, en effet, faite quant aux changements qui ont dicté cette révision des prévisions une semaine seulement après les avoirs rendues publiques, se contentant d’indiquer que «les prévisions de croissance mondiale ont été également révisées à la baisse en raison de risques de stagnation dans les pays avancés, de recul de la croissance dans les pays émergents ainsi que des tensions géopolitiques».
Amine Sadek