Lakhdar Brahimi à la rescousse de Bouteflika
Ouf, Bouteflika n’est pas mort, même si son état de santé physique et mental ne rassure guère ! La preuve, sa voix pratiquement artificielle, et l’ENTV ne l’a pas montré porter à ses lèvres le verre de thé sur lequel il avait posé sa main droite. Une fois de plus, Lakhdar Brahimi, plus de 80 ans, a été appelé à la rescousse de son ami Bouteflika, plus de 77 ans, visiblement fraîchement ramené d’une clinique, pour démentir une information qui commençait à affoler les réseaux sociaux et les rédactions d'agences de presse et d'autres médias algériens et étrangers. En effet, la fuite en avant adoptée par les aventuriers du clan présidentiel, qui ont imposé au peuple algérien, lors de la mascarade d’avril 2014, par la force et la fraude massive, leur candidat dans l’incapacité physique, mentale et morale d’assumer ses fonctions, les a poussés à aller au bout de leur logique suicidaire. Peu leur importe si Bouteflika est devenu la risée des médias du monde entier, qui s’intéressent de près à ses longues absences et ses courtes réapparitions, couvertes et arrangées avec moult artifices et prouesses techniques par la seule ENTV. Ah si le ridicule tuait encore ! En tout état de cause, Bouteflika, qui a lamentablement raté son retour sur la scène politique algérienne, avec le retrait collectif de ses rivaux, à l’élection présidentielle d’avril 1999, a d’ores et déjà raté sa sortie de la vie publique, sans parler de son bilan négatif, dans de nombreux domaines, à cause de son comportement indigne de l’illustre fonction qu’il occupe et qu’il a réduite à celle d’un chef de clan, plus préoccupé par ses intérêts personnels et claniques que par ceux de la nation algérienne, et mis en quarantaine par la majorité de l’opposition politique et de la société civile algérienne. Le meilleur service donc que Lakhdar Brahimi aurait pu rendre à son hôte et au pays était de le convaincre de demander pardon au peuple algérien pour les abus, méfaits et forfaits commis par lui et les membres de son clan de prédateurs cupides et obstinés depuis 1999 et de se retirer de la vie politique au lieu d’aggraver davantage son cas déjà désespéré. Il aurait ainsi mérité le titre de «Sage» dont l’Union africaine vient de le parer. Hélas !, il a préféré l’esbroufe et l’escroquerie intellectuelle en s’érigeant en médecin imaginaire.
Rabah Toubal