L’effet boomerang
Par Kamel Moulfi – Mohammed Hamzah Khan, un jeune Américain de 19 ans, recruté pour intégrer les rangs de Daech, a été arrêté à Chicago, il y a une semaine, alors qu’il devait prendre un vol à destination de Vienne (Autriche) pour se rendre ensuite à Istanbul (Turquie), ville qui confirme sa fonction de plateforme principale du mercenariat terroriste mondial orienté contre la Syrie. Cette information passée inaperçue confirme la volonté des autorités américaines, comme celles d’autres pays occidentaux, de ne plus laisser leurs ressortissants rejoindre les groupes armés qui activent en Syrie. Les terroristes d’origine américaine qui se trouvent dans les rangs des organisations «djihadistes» se comptent déjà par dizaines, certains sont revenus et un nombre indéterminé d’autres candidats au «djihad» en Syrie ne s’y sont pas encore rendus et sont toujours aux Etats-Unis. La volte-face de Washington traduit certainement un changement dans sa démarche de déstabilisation des pays du Moyen-Orient. Les risques de «contamination» terroriste que comporte le retour prochain des «djihadistes» vers leur pays occidental d’origine sont pris au sérieux. Washington qui a généreusement doté en armes et en argent les groupes terroristes lancés contre le président syrien légitime Bachar Al-Assad, après avoir suscité les créations successives d’organisations islamistes extrémistes, n’ignore pas la menace du retour de boomerang. La situation faite aux Etats-Unis à une frange importante de la population victime des inégalités sur les plans économique et social, recouvrant souvent des différences ethniques et religieuses, offre un terreau propice à la radicalisation des jeunes, ce qui peut les pousser à la violence dans les formes les plus extrêmes apprises dans les pays arabes et musulmans comme les attentats suicides et les voitures piégées qui sont souvent imparables et font un grand nombre de victimes avec leur impact de terreur. L’émergence de groupes criminels de type «djihadiste» n’est pas forcément limitée à la fameuse région Mena. Les motifs de mécontentement favorables à cette émergence ne manquent pas dans les pays occidentaux qui soutiennent le terrorisme quand il frappe ailleurs.
K. M.
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