Une association commémore à Paris le massacre du 17 octobre 1961
L’association «Le 93 au cœur de la République» organise, le 17 octobre prochain, la commémoration du 17 octobre 1961 par la projection du documentaire historique Octobre à Paris de Jacques Panijel sur les crimes policiers perpétrés contre les Algériens de France en octobre 1961. Ce film, censuré dès sa sortie en 1962 alors que son réalisateur est menacé de poursuite, retrace la préparation, l’organisation et les conséquences de la manifestation parisienne du 17 octobre 1961, visant à protester contre le couvre-feu imposé aux Algériens. Il est question aussi, au cours de la soirée du 18 octobre, de rendre hommage à deux fervents combattants des droits de l’Homme et les premiers à avoir dénoncé les crimes du 17 octobre, Jean-Luc Einaudi et Mouloud Aounit. Ce dernier fut le président du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) ; il n’a pas cessé de se battre pour la reconnaissance officielle par l’Etat français des événements du 17 octobre 1961qui restent une tache noire dans le passé colonial de la France. Suite à l’appel du FLN, des milliers d’hommes et de femmes algériens sont sortis manifester, pacifiquement, à Paris contre le couvre-feu qui leur a été imposé par Maurice Papon, alors préfet de police de Paris. Une répression sanglante frappera les Algériens de Paris et de ses banlieues, et se poursuivra jusqu’au 20 octobre. La police traquait les Algériens partout. Des centaines furent assommés, ligotés et jetés dans les eaux de la Seine. D’autres sont arrêtés, humiliés, torturés, déportés et tués. Du 17 au 20 octobre 1961, plus de 11 000 personnes seront arrêtées, parquées comme du bétail à la Porte de Versailles et à Vincennes, notamment. Bilan : au moins 200 morts et 400 disparus. Un demi-siècle après, la douleur et l’indignation restent vives.
Houneïda Acil