Faux optimisme
Par Meriem Sassi – Alors que le prix du baril de pétrole continue à fléchir, pour glisser en dessous de 90 dollars sur le marché international, le gouvernement fait la sourde oreille, jouant l’optimisme face aux inquiétudes qui s’expriment dans le pays. Au lieu de tenter de minimiser les dégâts en réduisant les dépenses et de mettre en branle un plan de substitution aux exportations des hydrocarbures, à moyen terme, le gouvernement se complaît dans une attitude suffisante, affirmant que nos réserves et nos capacités de production d’hydrocarbures sont intactes et que l’alternative du gaz de schiste est possible dès 2020. Le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi, a ainsi choisi d’éviter le débat en communicant sur un accroissement de notre production «grâce à la mise en exploitation de nouveaux gisements». «Nous prévoyons d’augmenter la production de gaz naturel de 40% dans les cinq années à venir et la doubler d’ici une dizaine d’années.» En ramant à contre-courant de la réalité, le ministre veut donner le change et faire croire que la crise ne va pas toucher le pays, qui continuera à compter sur les hydrocarbures «en intensifiant l’exploration dans toutes les régions du pays» pour en extraire donc tout ce qui pourra rapporter des dollars au budget de l’Etat. Ce discours en total décalage avec la réalité est plus «dangereux» pour l’Algérie que la chute du prix du pétrole. Si les Algériens ont connu des crises par le passé et sont capables de faire face à des situations difficiles, qu’elles soient économiques ou sécuritaires, ils se désolent surtout de ne pouvoir compter sur la clairvoyance de leurs dirigeants et leur aptitude à trouver les solutions pour mettre le pays sur une voie sûre.
M. S.
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