La vice-présidente du Parlement allemand accuse le régime islamiste d’Erdogan de financer Daech
La vice-présidente du Parlement allemand, l’écologiste Claudia Roth, a violemment chargé le régime islamiste d’Ankara qu’elle accuse, preuves à l’appui, de soutenir sur tous les plans des groupes terroristes de l’Etat Islamique (Daech) qui combattent au nord de la Syrie le régime de Bachar Al-Assad. Dans une interview accordée au site Rudaw, Claudia Roth a descendu en flammes le régime turc dirigé par Recep Tayyip Erdogan qualifié d’«allié dangereux» des terroristes de l’Etat Islamique. Elle considère comme «inacceptable» l’attitude hypocrite d’Ankara par rapport aux groupes terroristes qu’il accueille sur son sol en leur offrant les soins, le gîte, la nourriture et les armes au nom de la soi-disant lutte pour le renversement du régime syrien. Pour cette députée allemande, le président turc Erdogan joue un «jeu trouble» en déclarant d’un côté son soutien à l’offensive occidentale contre l’Etat islamique et en continuant, de l’autre, à aider les groupes terroristes du nord de la Syrie à poursuivre leur «combat» contre le régime syrien en massacrant au passage les Kurdes. D’ailleurs, Ankara a autorisé aujourd’hui les Etats-Unis à utiliser ses bases aériennes pour lutter contre l'organisation Etat Islamique. Claudia Roth interpelle l'Otan pour forcer Erdogan à cesser son soutien «non déclaré» à l'Etat Islamique et à changer sa politique envers le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu’il veut décimer. «Erdogan poursuit sa politique trouble en Syrie parce qu'il veut affaiblir les Kurdes et anéantir leurs combattants», dénonce-t-elle. «Ce que nous avons appris, c'est que M. Erdogan a passé un accord tacite avec les groupes terroristes en leur promettant de ne pas les déranger si Kurdes ont été affaiblis et anéantis», a-t-elle relevé. Un fait grave qui ne doit pas, selon elle, rester sans suite. La vice-présidente du Parlement allemand ne croit pas au démenti d’Ankara qui nie toute transaction ou relation avec l’Etat Islamique. «Les relations de M. Erdogan avec cette organisation sont inacceptables. Je ne pouvais pas croire que la Turquie abrite un camp de l’Etat Islamique à Istanbul», a-t-elle fulminé, assurant que le régime turc a permis l’acheminement des armes en Syrie à travers ses frontières et aidé l’Etat Islamique à vendre sur le marché noir le pétrole pompé en Irak. C’est pour elle hallucinant d’entendre Erdogan parler de la lutte contre le terrorisme. Car, sur le terrain, il fait, affirme-t-elle, tout le contraire en soignant les «djihadistes» avant de les renvoyer, avec escorte, au «front» juste dans l’espoir de les voir exterminer la rébellion kurde. «C'est dévastateur de voir comment une population entière est exterminée sous nos yeux à Kobané, région habitée par les Kurdes syriens», a-t-il condamné. Des massacres qui n’auraient pas pu être perpétrés sans l’aide d’Ankara. «Je ne comprends vraiment pas pourquoi M. Erdogan et son gouvernement considèrent le PKK comme l'Etat Islamique, à savoir une organisation terroriste», s’est-elle demandé, affirmant que «certes, le PKK n'a pas de fondement démocratique, mais il n'est pas une organisation terroriste». Claudia Roth appelle son pays à faire pression sur le régime islamiste turc afin qu’il cesse d'alimenter le terrorisme dans la région. «L'Allemagne doit faire pression sur la Turquie pour changer de cap et réévaluer ses politiques. Il convient également de demander aux membres de l'Otan à faire de même. L'Allemagne doit aider le processus de paix en Turquie et protéger les minorités kurdes», a-t-elle demandé, mettant ainsi à nu le régime d’Erdogan et ses liaisons dangereuses avec le terrorisme.
Rafik Meddour