Des dizaines de fourgons de police quittent la caserne d’El-Hamiz en direction d’Alger
Nous apprenons de sources concordantes qu’un grand nombre de fourgons des forces antiémeutes ont quitté la caserne d’El-Hamiz, à l’est de la capitale, et se sont dirigés vers Alger. On ne sait pas si cela est dû à une alerte lancée par la DGSN suite au mouvement de protestation entamé par des policiers dans la wilaya de Ghardaïa, ou si leurs collègues d’Alger ont rallié la protesta. Ce matin, l’atmosphère était lourde dans la capitale. Des policiers étaient visibles en groupes dans plusieurs localités et à l’entrée des commissariats. Bien que les citoyens vaquent à leurs occupations normalement sans changer quoi que ce soit à leurs habitudes, ce spectacle a néanmoins attiré leur attention, mais sans que cela donne lieu à quelque mouvement de panique. Il faut dire que les Algériens ont complètement tourné le dos à la politique et ne se soucient pas outre mesure de ce qu’il pourrait se tramer en ce moment même. Des sources ont indiqué à Algeriepatriotique qu’un malaise couvait en haut lieu et que le pouvoir avait mal engagé ce quatrième mandat qui s’annonce désastreux. En effet, Bouteflika et son entourage font face à une baisse inattendue des prix du pétrole, tandis que les dépenses faramineuses continuent de constituer l’essentiel de la stratégie du gouvernement. Une gabegie qui n’a donné aucun résultat probant en plus de quinze ans de règne, le pays étant toujours dépendant des recettes issues des hydrocarbures à 98%. Si tout le monde s’attendait à une possible irruption de la violence en raison des protestations des citoyens «oubliés» lors des opérations de relogement, et à une série de grèves dans les différents secteurs économiques ainsi que dans l’éducation, les forces de l’ordre ont surpris tout le monde en décidant de marcher à Ghardaïa, en brandissant des pancartes appelant au départ d’Abdelghani Hamel et à l’ouverture d’un dialogue avec le ministre de l’Intérieur. Nous y reviendrons.
Karim Bouali