Ghardaïa : situation tendue et poursuite du sit-in des policiers
Les éléments des unités républicaines de sécurité (URS) se sont à nouveau rassemblés aujourd’hui devant le siège de la sûreté de daïra, poursuivant ainsi leur mouvement de protestation déclenché hier pour dénoncer les conditions intenables de travail. Ces policiers, près de 1 500, interpellent le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz, et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, afin qu’ils interviennent pour la prise en charge rapide de leurs doléances. Ces agents du maintien de l’ordre, mobilisés depuis de longs mois pour ramener la sécurité dans la région de Ghardaïa secouée par des cycles interminables de violences et d’affrontements intercommunautaires se sont élevés contre le rythme de travail et leurs conditions de vie dans cette wilaya. Le déplacement du directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, ne semble pas avoir suffi pour leur faire entendre raison. Et cela, malgré son engagement à prendre en charge leurs doléances. Le DGSN est toujours sur place poursuivant ses efforts de contact et de dialogue avec ces policiers. En vain. Cette protestation intervient en pleine reprise de violences qui se sont soldées par deux morts et une dizaine de blessés parmi les émeutiers. Les affrontements entre groupes de jeunes encagoulés ont duré toute la nuit de lundi à mardi à Berriane. Dans la ville de Ghardaïa, les quartiers Hadj Messaoud, Chaabet Ennichene et Bensmara ont été le théâtre de graves violences. Par crainte d’une propagation de la violence, les administrations, les établissements bancaires et les commerces sont restés fermés. Le ministre de l’Intérieur devra se rendra incessamment sur place pour s’enquérir de la situation qui risque d’échapper à tout contrôle. Les violences à Ghardaïa perdurent depuis novembre 2013. Toutes les tentatives du gouvernement de ramener le calme et la sécurité ont échoué.
R. Meddour