Les policiers se rassemblent devant la Présidence et réclament la tête d’Abdelghani Hamel
Le mouvement de protestation de la police s’accentue. Après avoir marché hier de l’est de la capitale jusqu’au Palais du gouvernement, les policiers en colère tiennent aujourd’hui un rassemblement devant la présidence de la République. Et rien ne semble les arrêter. Remontés contre leur hiérarchie dont ils dénoncent la gestion, les policiers en colère exigent le départ pur et simple du directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel. Un fait inédit dans l’histoire de l’Algérie indépendante. Bien alignés, en uniforme bleu marine et sans armes ni matraques, les policiers ont scandé des slogans hostiles au premier responsable de la DGSN. « Hamel dégage», ont-ils entonné devant l’entrée de la présidence de la République, à El-Mouradia. Ils semblent déterminés à aller jusqu’au bout de leur revendication. Leur mouvement de protestation, qui a commencé à Ghardaïa, s’est propagé un peu partout dans le pays où d’autres policiers dans un élan de solidarité ont décidé également de sortir dans la rue pour faire entendre leur voix. Du jamais vu ! Poussés à bout durant ces dernières années où ils sont régulièrement mobilisés pour réprimer la protestation sociale – qui ne s’estompe toujours pas tant les problèmes sociaux sont nombreux et multiples –, ils ont fini par craquer ! Et ils le disent haut et fort. Ces policiers, sortis dans la rue, affirment ainsi qu’ils ne peuvent plus continuer à travailler à ce rythme en faisant le travail de l’autorité civile et politique. La coupe est pleine. Outre la tête de Hamel, ils exigent, entre autres, une retraite au bout de 20 ans de service, un salaire de base de 70 000 DA, la réintégration des 6 000 policiers «abusivement licenciés» et la création d'un syndicat. Et pour obtenir la satisfaction de leurs revendications, ils sont prêts à tout. D’ailleurs, ils n’assureront pas la couverture sécuritaire du match retour entre l’Algérie et le Malawi dans le cadre des éliminatoires pour la CAN-2015. La Gendarmerie nationale a été chargée de pallier cette situation en assurant la sécurité de ce match important pour les Verts. Ce mouvement de protestation de la police n’est que le reflet d’un malaise profond qui a gagné ce corps de sécurité depuis plusieurs années.
Rafik Meddour