La révolution bleue
Par un retournement fulgurant de situation, dont seule l'Histoire est capable, la police algérienne, pourtant dirigée par un membre du noyau dur du clan présidentiel, sur laquelle ce dernier assoit sa dérive dictatoriale depuis 1999, est devenue le bourreau de ce clan. Ceci, à la grande joie du peuple algérien, méprisé et humilié par ce clan de prédateurs cupides et obstinés, et qui retrouve sa police, en attendant de retrouver son administration et son armée détournées par les aventuriers du clan présidentiel, qui ont imposé au peuple algérien leur candidat, dans l'incapacité physique, mentale et morale d'assumer ses lourdes charges, lors de la mascarade du 17 avril 2014. En effet, contrairement à ce qu’affirment les serviteurs zélés du pouvoir finissant, qui dirige le pays par la ruse, la force et la fraude massive, les revendications des policiers, qui font partie intégrante, tout comme nos vaillants militaires, du peuple algérien, ne sont pas seulement d’ordre socioprofessionnel. Elles sont aussi d’ordre moral et politique, puisqu’un pouvoir fondé sur l’injustice devient inéluctablement une menace sérieuse pour le pays qu’il dirige. C’est exactement le cas du pouvoir algérien actuel, qui a atteint le summum de la mauvaise gouvernance et de l’incurie, et qui pratique une fuite en avant suicidaire, grosse de tous les risques pour la cohésion, la stabilité, la sécurité et l’unité nationales. Sans aucun doute, la «révolution bleue», pacifiquement menée par les gardiens de la paix, qui prennent ainsi le relais des gardes communaux, des patriotes et des autres forces saines du pays, constitue une chance pour notre pays pour sortir de l’impasse dans laquelle il a été fourvoyé par l’immobilisme et l’improvisation de ce pouvoir. La société civile et les partis et personnalités politiques qui ont exprimé leur solidarité avec l’action salutaire de nos policiers devraient cependant rester vigilants pour dénoncer et faire échouer toute forme de «bleuite» que nos frères policiers pourraient subir de la part d’un pouvoir morbidement revanchard, qui cherche à entraîner le pays dans sa chute prochaine.
Rabah Toubal